Sonia Delaunay

Publié le 30 janvier 2015 par Elisabeth1

Les couleurs de l’abstraction

Visitez l’exposition jusqu’au 22 février 2015

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« Comme dans la poésie écrite, ce n’est pas l’assemblage des mots qui compte, c’est le mystère de la création qui donne une émotion ou pas… de même avec les couleurs, c’est la poésie, le mystère d’une vie intérieure qui se dégage rayonne et se communique. A partir de là on peut créer librement un langage nouveau. »
Sonia Delaunay, 1968, cité dans Sonia Delaunay, Musée de Grenoble,

Première grande rétrospective parisienne consacrée à Sonia Delaunay depuis 1967, l’exposition organisée par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris rassemble, aux côtés de trois reconstitutions exceptionnelles d’environnements, plus de 400 oeuvres : peintures, décorations murales, gouaches, estampes, mode et textiles. Cette monographie qui suit l’évolution de l’artiste de l’aube du XXème siècle à la fin des années 1970, met en lumière l’importance de son activité dans les arts appliqués, sa place spécifique au sein des avant-gardes européennes, ainsi que son rôle majeur dans l’abstraction dont elle figure parmi les pionniers.

 Le parcours chronologique, largement documenté, illustre la richesse et la singularité de l’oeuvre de Sonia Delaunay marquée par un dialogue soutenu entre les arts. L’ensemble des oeuvres choisies révèle une approche personnelle de la couleur, réminiscence de son enfance russe et de son apprentissage de la peinture en Allemagne. >
Tandis que Robert Delaunay conceptualise l’abstraction comme un langage universel, Sonia Delaunay l’expérimente sur les supports les plus variés (tableaux, projets d’affiches, vêtements, reliures, objets domestiques) et crée à quatre mains avec le poète Blaise Cendrars La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France.

Durant la Grande Guerre, son passage en Espagne et au Portugal coïncide avec un premier développement de ses activités dans les domaines du théâtre et de la mode qu’elle commercialise à Madrid dès 1918, puis à son retour à Paris dans les années 1920. La décennie suivante marque l’épanouissement d’une abstraction épurée, caractéristique du style international, et en harmonie avec l’architecture comme en témoignent les grandes décorations murales du Pavillon de l’Air de l’Exposition internationale des arts et techniques, présentées à Paris pour la première fois depuis 1937.

Le rôle de « passeur » de l’artiste entre la génération des pionniers de l’abstraction et celle de l’après-guerre se manifeste à travers sa participation aux Salons des Réalités Nouvelles, son implication dans les projets d’architecture et sa présence au sein de la galerie Denise René. Dès l’après-guerre, la peinture de Sonia Delaunay connaît un profond renouvellement qui culmine, à la fin des années 1960, dans un art abstrait intensément poétique. Sa créativité formelle et technique s’exprime alors dans des oeuvres monumentales (peinture, mosaïque, tapis, tapisserie) et son oeuvre tardive connaît un ultime essor dans les albums d’eaux-fortes et les éditions Artcurial.
Servie par la reconstitution d’ensembles et de dispositifs inédits, et la présence de photographies et de films d’époque, l’exposition souligne le paradoxe d’une oeuvre profondément inscrite dans son temps – de la belle époque aux années 1970 – et la constance des recherches formelles et la quête de synthèse des arts rendent également atemporelle.

L’exposition sera ensuite présentée à la Tate Modern de Londres du 15 avril au 9 août
le nu jaune sur France culture (podcast)

Exposition lumineuse, vivifiante qui montre la production
et l'imagination prolifique de l'artiste

Directeur : Fabrice Hergott
Commissaires : Anne Montfort et Cécile Godefroy

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tél : 01 53 67 40 00 / Fax : 01 47 23 35 98
www.mam.paris.fr