Source iconographique: http://www.docteurclic.com/maladie/gastro-enterite-a-rotavirus.aspx
Le rotavirus est la cause principale de gastroentérite sévère chez les enfants en Afrique. Le vaccin antirotavirus humain monovalent (RV1) a été ajouté au calendrier des vaccinations des nourrissons au Malawi en date du 29 octobre 2012. Notre but était d’évaluer l’impact et l’efficacité du vaccin antirotavirus RV1 sur la prévalence de gastroentérite à rotavirus dans les deux ans après son introduction. Du 1er janvier 2012 au 30 juin 2014, nous avons recruté des enfants de moins de 5 ans admis à l’Hôpital Central Reine Elizabeth (Queen Elizabeth Central Hospital dans le texte) de Blantyre, Malawi, atteints de gastroentérite aigüe. Nous avons dépisté la présence de rotavirus dans les selles de ces enfants à l’aide du test ELISA et avons effectué un génotypage des rotavirus à l’aide de la technique RT-PCR. Nous avons comparé la détection de rotavirus dans avec l’incidence des hospitalisations pour infection à rotavirus chez les enfants du 1er janvier au 30 juin, dans l’année précédent leur vaccination (2012) avec l’incidence des hospitalisations observée au cours de la même période de l’année, au cours des deux années (2013 et 2014) après introduction de la vaccination. Dans la partie comparaison avec témoins appariés de l’étude, nous avons recruté des enfants rotavirus-positifs à partir de la plateforme de surveillance et calculé l’efficacité de la vaccination [égale à un (1) – odd ratio de la vaccination) en comparant les enfants en bas âge atteints de gastroentérite à rotavirus avec les enfants en bas âge détectés rotavirus-négatifs, et avec des enfants de même âge de la communauté et des contrôles du même âge de leur voisinage.Nous avons recruté 1 431 enfants, chez qui nous avons obtenu 1 417 échantillons de selles. Nous avons détecté la présence de rotavirus chez 79 enfants en bas âge sur 157 (50%) avant vaccination, et avons effectué des comparaisons avec 57 sur 219 (40%) et 52 sur 170 (31%) dans les années suivant l’introduction de la vaccination (p=0.0002). Au cours des six premiers mois de 2012, l’incidence d’admission à l’Hôpital du fait d’une infection à rotavirus était de 269 enfants sur 100 000 en comparaison des admissions comptabilisées au cours de mêmes mois de 2 013 (augmentation de 5.8%, IC 95% de -23.1 à 45.4 ; p=0.73) et de 153 admissions au cours de mêmes mois de 2014 (une diminution de 43.2% par rapport à la période pré-vaccinatoire, 18.0-60.7 ; p=0.003). Nous avons recruté ensuite 118 cas d’infection par le rotavirus pour éligibles pour vaccination (âge médian 8.9 mois, Intervalle Interquartile [IQR] 6.6-11.1), 317 contrôles rotavirus-négatifs (9.4 mois ; 6.9-11.9), et 380 contrôles provenant de la communauté (8.8 mois ; 6.5-11.1). L’efficacité du vaccin pour deux doses de RV1 chez les sujets rotavirus-négatifs était de 64% (IC 95% 24-83) et de 63% chez les sujets contrôles de la communauté. Le point de départ d’efficacité était plus élevée contre le génotype G1 que contre les génotypes G2 et G12.L’utilisation du RV1 en routine a permis une diminution des admissions à l’Hôpital pour plusieurs génotypes de rotavirus détectés chez des enfants de moins de 5 ans, plus spécialement chez les enfants de moins d’un an. Nos données sont un appui à l’introduction de la vaccination contre le rotavirus, selon le calendrier recommandé par l’OMS, avec une surveillance continue dans les pays à mortalité élevée. Naor Bar-Zeev, PhD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 28 janvier 2015Financement: Wellcome Trust, GlaxoSmithKline BiologicalsSource: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ