Magazine Cinéma

La part des anges - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Ken Loach (2012 - UK, France, Belgique, Italie) avec Paul Brannigan, John Henshaw, Gary Maitland, William Ruane, Jasmin Riggins, Roger Allam, Siobhan Reilly

Moralité un peu douteuse...

L'histoire : Robbie est un jeune délinquant qui a déjà connu la prison. Cette fois, après une violente altercation, le juge lui laisse une chance et le condamne à des travaux d'intérêt collectif. Il est enfin bien décidé à changer de vie, d'autant qu'il vient d'être papa. Son éducateur l'emmène, lui et quelques compagnons de réinsertion, visiter une distillerie de whisky. Robbie se passionne et découvre qu'il a un "nez" très fin...

Mon histoire : Un excellent Ken Loach, mais existe-t-il des mauvais Ken Loach ? Comme à l'accoutumée, le réalisateur nous raconte l'histoire d'un jeune laissé pour compte de la société, harcelé par ses anciens camarades bad boys, alors qu'il tente difficilement de se faire une vraie vie.

Les personnages sont drôles, attachants, attendrissants ; les répliques percutantes. J'adore, comme toujours !

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Et puis c'est un peu original ce contexte de la fabrication et de la commercialisation du whisky. Le non amateur s'ennuiera peut-être par moments, mais le fan se passionnera !

Ce qui m'a un peu gênée, c'est que Robbie, pour s'éloigner à tout jamais de son ancienne vie, commet un vol... Evidemment, on se dira que sur la quantité, le larcin ne manquera à personne, qu'on peut l'assimiler à cette fameuse "part des anges", lesquels ont bien le droit après tout de partager le banquet. Et que les gros riches et les puissants passent leur temps à se voler entre eux ou à faire porter le chapeau aux gouvernements, qui se rattrapent alors... sur nos impôts. Alors flute !

Et quand on sait que cette petite combine va changer la vie de six personnes, dont un enfant, franchement on a plus envie de se réjouir que de blâmer.

Mais peut-être aurais-je préféré le gros coup de chance, que j'espèrais en fait : un distillateur s'aperçoit du talent de Robbie, l'embauche, et le gamin des banlieues sordides devient une sommité. Sauf que cela aurait peut-être été moins drôle, moins réaliste, genre trop beau pour être vrai. Retenons que cette petite escroquerie, pas si méchante vraiment, reste aussi très cocasse, très humour British.

En tous cas, Monsieur Loach, qu'est-ce qu'on les aime, tous vos petits gars et filles traîne-la-patte des milieux difficiles, comme on dit. La vraie vie, en somme. Que vous racontez si bien...

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Concert de louanges chez les critiques. J'aime bien le commentaire de Télérama : "Ken Loach rêve tout haut, avec un brin de naïveté, d'une revanche des pauvres, mais évite tout sermon assommant. Rien, dans cette équipée de branquignols au fin fond des Highlands, n'est pris trop au sérieux. La verve et le naturel des comédiens, filmés avec une empathie amusée, rappelle l'ambiance et la dérision des grandes comédies italiennes des années 1950." Pourtant il y a quelques grognons, très grognons, comme Chronic'Art : "Vautré dans son fauteuil de conteur pantouflard, façon Père Castor radoteur et au bout du rouleau, Loach a rarement été aussi mauvais dans cet exercice." Bien trop méchant pour être réellement objectif...


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