Cette large étude menée auprès de femmes afro-américaines confirme l’association entre le travail de nuit et un risque accru de diabète de type 2 mais révèle aussi que ce risque est particulièrement accru chez les jeunes femmes vs plus âgées. Les conclusions, présentées dans la revue Diabetologia, désignent à nouveau comme principales causes une durée totale de sommeil insuffisante et une perturbation du cycle circadien.
De nombreuses études ont déjà établi l’association entre travail de nuit et diabète, mais, au milieu de l’association, figurait fréquemment l’IMC. Face à l’augmentation de la prévalence du diabète chez les femmes noires aux Etats-Unis (12,6%) vs femmes blanches (4,5%), les auteurs ont souhaité regarder de plus près l’association, ici, chez 28.041 participantes afro-américaines dont une partie ayant travaillé de nuit.
Les chercheurs de l’Université de Boston ont suivi durant 8 années, ces participantes de la Black Women’s Health Study (BWHS), en particulier pour l’incidence du diabète.
- 37% des participantes avaient déjà travaillé de nuit,
- 5% pendant au moins 10 ans.
Dans les 8 années de suivi, 1.786 diagnostics de diabète ont été portés.
L’analyse constate que, par rapport à l’absence d’antécédent de travail de nuit, le risque de développer un diabète est accru de :
· 17% pour 1 à 2 ans de travail de nuit,
· 23% pour 3 à 9 ans,
· 42% pour 10 ans ou plus.
Après ajustement avec l’IMC, le régime alimentaire et le tabagisme, l’association reste statistiquement significative, confirmant une augmentation du risque de 23% chez les personnes ayant travaillé de nuit pendant 10 ans ou plus.
L’association est plus forte chez les jeunes femmes vs les femmes plus âgées, soit un risque accru de 39% de diabète chez les femmes âgées de moins de 50 ans pour 10 années et plus de travail de nuit, vs 17% plus élevé chez les femmes âgées de 50 ans ou plus.
Ainsi, si les facteurs de mode de vie et l’IMC peuvent expliquer une grande partie de l’association du travail posté avec l’incidence du diabète, après prise en compte de ces facteurs, l’association subsiste suggérant une relation de cause à effet. Les auteurs évoquent à nouveau des rythmes circadiens perturbés et la réduction de la durée totale de sommeil. Des modifications du cycle veille-sommeil qui ont des effets profonds, déjà documentés, sur le métabolisme … Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches pour faciliter l’adaptation circadienne au travail posté et bien sûr éviter le travail posté en faveur d’autres organisations du travail lorsque cela est possible.
Source: Diabetologia 5 December 2014 DOI 10.1007/s00125-014-3480-9 Black women working night shifts have increased risk of developing diabetes (Vignette Roche)
Lire aussi : HORLOGE BIOLOGIQUE: 5 années de travail de nuit pèsent déjà sur la durée de vie -
Pour en savoir plussur l’Obésité, le Diabète
Accéder aussi aux Dossiers sur le Diabète :
Diabète et alimentation de l’enfant et de l’adolescent
Le diabète, une priorité de santé publique
Diabète et insulinothérapie : Tout savoir sur les types 1 et 2
Pour accéder à ces dossiers, vous devez êtreinscrit et vous identifier