Par Bernard Vassor
Ce triste personnage serait tombé dans l'oubli s'il ne s'était érigé en défenseur des bonnes mœurs, contre les démences de l'esprit ouvert à toutes les putridités du coeur. La campagne haineuse qu'il va mener dans son journal à partir du 5 juillet 1857, va conduire le ministère public au stupide procès des Fleurs du mal dont l'interdiction des feuillets condamnés ne sera levée et le jugement cassé qu'en 1949 ...
Deux jours après la parution de cet article vénéneux, Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique saisit le parquet pour «outrage à lamorale publique» et « offense à lamorale religieuse».
Le Figaro du 5 juillet 1857. (source Gallica)
Nous pouvons lire un article du Figaro.fr du 24 janvier 2013 :
C'est pourquoi, après avoir échoué contre Flaubert, le ministère public songe à prendre une revanche toute trouvée contre Baudelaire, poète marginal, maudit, dont la réputation dégage une odeur de souffre. Le substitut qui avait requis contre Mme Bovary, va requérir à présent contre les "Fleurs du mal" et surtout après une odieuse campagne de presse signée sous le pseudonyme de Gustave Bourdin du Figaro (gazette bihebdomadaire) et qui n'est autre que le directeur de la publication lui-même, Villemessant. Cette campagne de presse extrêmement virulente, on peut lire : "J'ai lu le volume, l'odieux y côtoie l'ignoble et l'infect... jamais on assista à une telle revue de démons, de diables et de vermine....ce livre est un hôpital ouvert à toutes les putridités du coeur...."
Le Figaro se trompe encore une fois sur un point; Gustave Bourdin (1820-1870) ce n"était pas un pseudonyme, mais, le nom du mari de Léonide, la fille aînée du patron du journal qui écrivit sous le nom d'emprunt de Gustave Malbert une hagiographie insignifiante de 62 pages écrites en très gros caractères, d'une danseuse de cancan connue sous le nom de "Reine Pomaré".
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