L’âge d’or est arrivé, car « la vieille » a le vent en poupe. Si la mode n’est qu’un éternel recommencement, les dernières égéries de Céline, Saint Laurent et l’Oréal nous feraient presque croire qu’elle aurait succombé au syndrome Benjamin Buttons. La ride radieuse, le charme sans artifices et l’assurance en plus: de quoi mettre à mal le culte du jeunisme, au premier abord seulement. Qu’on le veuille ou non, mamie fait loup blanc parmi la brochette de fesses musclées que l’on dévore des yeux tous les jours, aussi rafraichissante que soit son authenticité.
Du baby-boomer au old kid, la tendance senior vise avant tout à s’en mettre plein les fouilles : et pour le coup c’est papi qui va raquer. Pourquoi les grandes marques troqueraient-elles leur implacables photoshop et bistouri, si ce n’est pour exploiter le filon du troisième âge ? Un brin cynique, sans doute, mais pas plus que les lois du marché. L’Occident vit plus longtemps sans parvenir à arrêter la pendule : d’ici 2060, un Français sur trois aura dépassé 60 ans. Rien d’étonnant à vouloir stimuler un pouvoir d’achat encore inexploité, surtout s’il tient la promesse d’une retraite plus glamour. Poivre et sel, à l’image de la crinière d’enfer de Cruella. Avec le piquant qu’il faut pour traverser les âges sans prendre de coup de vieux.