Emmené par Danny Venzin, par ailleurs daron du label Lost Race Records, le quatuor australien Nite Fields sort le 3 février prochain leur premier LP Depersonalisation sur Felte Records, structure New-Yorkaise résolument tournée vers les voisins kangourous (lire). A la fois distante mais réconfortante, la musique du groupe se diffuse par le biais d’une sournoise mélancolie instiguée par le chant de Danny qui, à rebours d’une Depersonalisation annoncée, trouve le moyen de faire flotter ces neufs morceaux, composés à la va vite entre cuisine de restaurant et cage d’escalier, tels des volutes d’une fumée se désagrégeant dans une pièce vide et figurant l’absence. Oscillant entre pop d’alcôve à la brume shoegaze – les singles You I Never Knew et Prescription – remugles post-punk aux mélodies anguleuses – Come Down – et lancinantes balades aussi dilettantes qu’intimistes – Fill The Void et Like A Drone – l’album s’ouvre et se termine sur d’obnubilantes vagues de guitares, chatouillant nos pieds telle une mer paisible et immobile un soir glacial. En concert avec Lia Mice en première partie à l’Espace B le 21 février (Event FB), Nite Fields souffle le chaud et le froid d’une même exaltation en plein cœur de l’hiver.