Je continue aujourd’hui sur le schéma de questions proposé hier
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1b (suite) : réponse à « Le marché est-il en baisse pour cause de récession économique mondiale ? »
Le début de ma réponse d’hier était de vous mettre en garde contre certains journalistes qui voudraient voir des catastrophes à venir partout …… Je développe ce point plus techniquement aujourdhui,un ami m’ayant exprimé hier soir ses doutes sur une mondialisation complète et aussi automatique de la crise ( par l' effet"domino") !
-Le premier facteur de baisse est monétaire : le fameux QE (Quantitative easing) des Etats-Unis vient d’être clos . La mise à l’arrêt de cette planche à billet qui était « spéculatrice »à la hausse produit maintenant mécaniquement un effet dépressif sur les prix d’un grand nombre de matières cotées sur les marchés et à commencer par la plus importante, le pétrole.
-Le deuxième facteur résultait d’une euphorie technologique injustifiée : la période de prix élevés durant les années 2000 (voir mon graphique d’hier) avait déclenché une vague d’investissements et d’espoirs techniques sans précédent : huile et gaz de schiste , sables bitumineux , pré-salé brésilien, offshore africain… etc. ..A 45 dollars le baril actuel , nombre de ces projets " à la mode " seraient si coûteux et non compétitifs (jusqu’à 75 ou 80 dollars par baril) , qu’ ils mettraient vite sur la paille les prospecteurs et les exploitants …..donc ils seront alors soit retardés soit mis sous cocon, soit pire !
-Le troisième facteur reste lui en effet le résultat d’une déprime économique ici ou là : la demande globale de pétrole oriente les prix. Or elle a peu progressé ces dernières années. Médiocre croissance (ou absence de) en Europe et au Japon et ralentissement de la croissance chinoise etc….
-Et enfin le dernier facteur baissier est géopolitique….. alors q u on serait parti pour prévoir plutôt une hausse ! En effet, les très fortes tensions au Proche et Moyen-Orient , en Libye ou l’implication dans la crise ukrainienne de la Russie auraient dû propulser les prix !Mais je vous ai déjà expliqué qu’ il s’agit d’un jeu de billard à trois bandes ou chacun veut au minimum jouer « défensif » et garder son périmètre de clientèle chérie » en gênant au maximum les producteurs concurrents …..JE VOUS REPARLERAI PLUS LOIN DU CHAMP DE BATAILLE CLOS DE L’OPEP ……
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1c :Le marché est-il en baisse pour des causes de productions classiques excédentaires ?
Dans la mesure où il y a tendance baissière depuis 6 mois , c’est en effet la preuve que les quantités présentes sur le marché excèdent la demande ! Au rythme actuel (decembre 2014)de production, un peu moins de 92 millions de barils par jour (soit pour rappel plus de 4 milliards de tonnes par an ou encore 12 000 navires super tankers remplis à ras bord), l’offre couvre la demande POUR CEUX QUI PEUVENT PAYER … !. En clair, il y a du pétrole à gogo…..
Mais me direz vous :qu’ appelez-vous OLIVIER une production classique ? C’est simple : il faut extraire sur un gisement de bonne prospective et produire au ras du sol , sans terroristes voisins pour vous inquiéter , et sans problème d’acheminement et de transport … Pour Ryiad, qui dispose à la fois de réserves facilement mobilisables et de coûts de production bas c’est tellement plus facile que de tirer de l’huile de schiste ou de bitume ….. Je mets aussi à part des pays comme le NIGERIA voire la LIBYE etc où les vandalismes sur les oléoducs, les enlèvements, et les actions des militants contre les installations pétrolières ont réduit la production et le profit
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1d : Les événements géopolitiques récents ( RUSSIE /MOYEN ORIENT ) interviennent ils ?
Dans la mesure où la RUSSIE cherche des débouchés vers l’extrême –orient, si elle les trouve et s’en montre satisfaite, elle étendra à long terme sa clientèle …..Si le Congrès des USA concluait une « paix des braves » très surveillée avec l’IRAN , cela débloquerait la production de ce dernier ….Je n’ose pas formuler d’hypothèses sur le pétrole kurde , celui de l’E.I et sur celui de la Syrie ….JOUEZ DONC VOUS-MEME AU PREVISIONISTE …En tout état de cause le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a récusé de la part de son royaume toute "guerre des prix" qualifiant cette idée de "conjectures grotesques et inexactes", mais ne vous croyez pas obligés de le croire à 100% !
A suivre