Téléporter des objets grâce à l’impression 3D

Publié le 28 janvier 2015 par Pnordey @latelier

Une équipe de chercheurs allemands a mis au point un système qui permet de désintégrer un objet et de le reconstituer à l’identique en un autre endroit.

Mode de déplacement rêvé,  la téléportation reste malheureusement pour l’heure du domaine de la science-fiction, bien plus que des sciences dures. Pourtant, les travaux en ce sens progressent. Il y a dix ans, une équipe de chercheurs australiens était parvenue à téléporter des données.  Aujourd’hui, une équipe de chercheurs allemands de l’Hasso Platner Institute réussit à téléporter des objets. Ou presque. Baptisée Scotty, leur machine ne permet en réalité pas de réaliser une téléportation au sens strict du terme, dans la mesure où il n’y a ni désassemblage ni réassemblage des atomes (procédé à l’heure actuelle impossible  à réaliser). En revanche, un objet disparaît bel et bien pour réapparaitre en un autre endroit et ce par l’intermédiaire de l’impression 3D.

Scanner et encrypter

Grâce à une paire d’imprimantes 3D, l’une équipée d’un scanner, d’un petit moteur et d’un broyeur dirigé par un Arduino (circuit imprimé doté d’un microcontrôleur), l’autre  d’un Raspberry Pi (nano-ordinateur monocarte). Pour « téléporter » un objet, il suffit de le teindre en noir (afin que la caméra puisse facilement identifier les différentes couches), de le placer dans la première imprimante et de presser le bouton « relocaliser ». Le système va alors découper une première couche de l’objet, la scanner, l’encrypter et l’envoyer à la seconde machine, qui seule sera capable de déchiffrer le code, et donc de le réimprimer quasi-immédiatement. L’opération est répétée jusqu’à ce que le premier objet soit entièrement détruit/scanné et le second entièrement imprimé. Pour l’heure, le système ne fonctionne qu’avec des objets en plastique (comme des figurines), mais il est amené à évoluer en même temps que les techniques d’impression 3D.

Défendre la propriété intellectuelle

En outre, Scotty permet de s’assurer qu’il n’existe qu’un seul exemplaire de l’objet dupliqué, ce qui pourrait devenir crucial dans un futur proche. Les prochaines années verront en effet les modèles d’imprimantes 3D gagner en qualité, tandis que leur coût diminuera, facilitant leur démocratisation. La vente en ligne, notamment, pourrait s’en trouver révolutionnée : un site comme Ebay pourrait assurer la livraison digitale (via impression 3D) de biens matériaux. La technologie offerte par Scotty pourrait alors assurer que les objets protégés par un copyright ou un brevet soient échangés sans être dupliqués, que l’original soit détruit au moment où la copie est réalisée.  Et devenir ainsi indispensable à la préservation de la propriété intellectuelle.