Dans les yeux d’une Lady-bar…
Publié le 28 janvier 2015 par Voyageaupaysdesmerveilles @voyagemerveille
Dans les yeux d’une Lady-bar…
J’ai le plaisir de vous présenter un nouvel auteur pour notre rubrique écrivez pour nous, “Tintin Thaï “auteur du blog http://www.specialthailande.com/, où il amuse et informe ses lecteurs à travers d’informations sur la Thaïlande, mais aussi sur des recettes de cuisine thaïlandaise et des chroniques de Tintin Thaï.
Aujourd’hui, il nous propose la rencontre d’une lady Bar dans un texte rempli d’humour et d’informations comme il en a l’habitude.
Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir cette histoire par vous-même…
Dans les yeux d’une Lady-bar…
Rare sont ceux qui font demi-tour après avoir poussés cette porte.
L’illusion
Je descends les quelques marches, je choisis ma rangée un peu au hasard, tout comme ma place, même si je sais que cela ne changera pas grand chose. Je profite encore un peu de la liberté de choix dont je dispose encore…
Ici-bas, je me laisse choir confortablement dans mon siège. La luminosité diminue progressivement, la salle de cinéma, dense et pesante pour l’instant, plonge dans l’obscurité. Subrepticement l’instrument d’optique projette ses vingt-quatre images fixes par seconde nous donnant l’illusion d’une continuité visuelle sur l’écran.
Le début du voyage commence…
Une temporalité multiforme structure et rythme l’histoire, associant mécanismes psychologiques, finesse affective à une palette émotionnelle conçue, pour nous en faire voir de toutes les couleurs. Un subtil mélange de nuances, créant une légèreté qui nous transporte dans une vision anthropologique de notre monde.
Le temps de la projection, nos influences socio-culturelles sont mises entre parenthèses. Nous sommes à l’écoute en nous identifiant aux personnages et nous les comprenons, sans les juger.
De l’art, le septième d’ailleurs, ressenti comme un message divin et un exutoire.
La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents.Mahatma Gandhi
Pattaya
La loi des séries…
Claque :
Je suis à Bangkok depuis peu, au fil des secondes je me laisse bercer par cette agréable sensation de dépaysement. En poussant les portes de l’aéroport de Suvarnabhumi, je reçois cet impact comme une douce claque en plein corps, une chaleur dense, une humidité lourde et même, dois-je l’avouer, une impression d’apesanteur plutôt agréable que je découvre pour la première fois.
Je viens de poser le pied en Thaïlande, face à tous ces taxis multicolores, avec la force de ceux qui pensent qu’il ne faut qu’un sac sur le dos, une valise et une guitare, pour découvrir le monde.
Clac :
Clac, je ferme la portière et le taxi démarre, j’ai remarqué son pendentif bouddhiste autour de son cou pendant qu’il calait mes bagages dans le coffre, mais une fois à l’intérieur, owW stupéfaction ! Je vois des écritures bouddhistes inscrites au dessus du rétro-viseur et une multitude d’objets ostentatoires religieux.
J’apprendrais plus tard qu’un moine, selon les croyances bouddhistes, vient bénir chaque voiture lorsque le propriétaire en fait l’acquisition, invitant une déesse à rester et à protéger le véhicule, appelée maeyanang – แม่ย่านาง. La guirlande de fleurs accrochée et pendant le long du pare-prise appelée phouang malaï – พวงมาลัย, est une offrande et un témoignage de respect envers Bouddha, en plus ça diffuse une odeur de Jasmin agréable.
Le bouddhisme influence la société thaïlandaise, ils sont amenés à croire qu’au moment de quitter leur enveloppe charnelle, s’ils pensent aux bonnes choses, aux mérites réalisés pendant leur vie alors l’esprit ira certainement dans un bon corps.
Clap :
Et c’est là, maintenant, quelques jours plus tard, dans la dramaturgie langoureuse d’un moment d’une inexplicable émotion, que toute la densité de mon âme acquiert du relief.
Il suffit d’une seconde, d’une seule seconde pour se laisser glisser dans ce mystérieux engrenage pavé de bonnes intentions. Aspirant dans cette allée tous les doutes, toute la confiance précaire qui règne dans ces moments d’une nouvelle rencontre fragile et passionnée dont les subjectivités ne sauraient effleurer la raison.
Dans les yeux d’une Lady Bar…
Une première rencontre, un soir de 14 février, pour être honnête je n’ai pas la mémoire des prénoms… Je prends à l’instant mon Samsung, celui qui s’achetait 600 bath en 2012, et 650 bath lors de ma dernière venue en Thaïlande. Et là vous vous dîtes :
Ahh le téléphone qui n’a pas de connexion à internet et qui n’a pas de caméra photo.
C’est ça oui, je peux simplement téléphoner et même envoyer des SMS, mais il a d’autres capacités inattendues, celle de tomber d’un scooter ou dans un jacuzzi et de rester intact. Je doute que votre I-phone ou autre puisse rivaliser avec le mien.
Donc, en déroulant ma liste de contact, je tombe sur « Joy 14-02. » En anglais Joy signifie joie.
Une rencontre tout à fait banale pour les uns, mais qui s’imprime en moi pour toujours d’un souvenir inoubliable. Un soir de Saint-Valentin, la nuit pétille dans le ciel, les aiguilles de l’horloge vont bientôt se croiser dans une fière position verticale, laissant encore la magie de ce laps de temps opérer.
Je m’assois près d’elle, ni trop proche ni trop loin, un peu comme un pickpocket manchot, je me suis dit que la meilleure chose à faire c’est de m’allumer une cigarette. Elle me demande mon briquet, puis débute une conversation tout à fait banale, en tentant de parler la langue du pays de manière approximative que je compense par quelques sourires.
Elle est venue là pour se relaxer avec une de ces amies, finissant depuis peu son travail.
Je part comme je suis venu, sentant qu’elle a besoin d’être seule.
Je ne pense jamais la recroiser, sauf qu’à une heure du matin passée, je la vois de nouveau, moins contrariée qu’auparavant. Je m’assois à côté d’elle, je sors une dose de chlorophylle en tube, elle prend aussi une de ses propres cigarettes, puis me re-demande du feu. Je lui réponds en anglais:
- Je n’ai plus de briquet, parce que je te l’ai glissé dans ton sac avant de partir tout à l’heure.
– Vraiment ?!
Quand je dis sac, je parle plus d’une valise miniature contenant tout un bric à braque de fille. Ses sourcils parallèlement surélevés, elle cherche une bonne minute, avant de sortir mon feu de son sac, puis elle allume sa clope et enflamme la mienne.
Dans mes yeux, l’étincelle.
Une scène intimiste, prise sur le vif où se synchronisent mes espoirs cristallisés. Je n’imagine pas encore les conséquences de cet emballement ardent que cet événement risque de provoquer, reniant à cet instant illuminé toute conception rationnelle.
Dans ses yeux, la lumière.
Dans son regard, une conscience simultanée de toute temporalité, acquise graduellement à la suite d’un défilé ininterrompu d’événements antérieurs enregistrant fidèlement tout ce qui se passe, sensiblement et fugacement, en elle. Une perpétuelle succession de ses états les plus éphémères, éprouvée aux plus hautes sphères karmiques.
Dans mon cœur, un écran de fumé enflammé.
Un tourbillon intérieur moléculaire se coagule brusquement en un violente passion. Une infernale métamorphose mue en une irrésistible séduisante espérance. Tous mes sens affichent une réceptivité intense, ma veine du front n’aidant pas à masquer mon trouble et ni mes yeux brillants à occulter le fait que je me sens particulièrement touché par ce moment.
Dans son cœur, un tas de cendre braisé.
L’encre du temps lui a fait couler ses larmes et liquéfier ses rêves en développant parallèlement, une acuité lucide du miroir de son âme et de celle d’autrui, un sentiment qui lui fait ressentir l’amour, la peur, la colère, la joie et la tristesse, tout ça combiné en une seule et même émotion.
Au moment de cette rencontre, elle devient à la fois heureuse et triste, heureuse car elle sait que pour moi c’est le début, et triste car elle sait que c’est déjà la fin.
The End : « Un puissant fond / un puit sans fond ?! »
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Je suis désolé mais ça c’est au cinéma, dans les films. Dans la vrai vie, les choses sont différentes, mon ce n’est qu’une vision d’un moment vécu, simplement. Sans jugement, sans que jamais l’aigreur ne viennent pervertir un échange entre deux personnes dont l’importance se trouve dans ce qu’il n’est pas exprimé et dans ce qui est tut.
Tintin Thaï
Déjà petit, ma mère me disait: “T’es dans la lune Tintin, allo non mais allo!”
Au crépuscule de ma vingtaine, j’ai décidé de prendre mon vélo, ma cape et de mettre E.T. dans ma sacoche pour m’envoler vers d’autres horizons, lever les yeux et regarder cette lueur venue d’AILLEURS.
Tenter l’aventure au pays du sourire, qui n’est pas non plus celui Candy.
Contrairement au Thaï, je ne suis pas conservateur de la vérité, alors je vous ferai partager le meilleur et pas que…
Bientôt, j’appellerais ma mère pour lui dire: “ça y est Maman, j’y suis.”
” Etre loin d’ailleurs, c’est être ici ” (P. Geluk)
Mon site: http://www.specialthailande.com/
Lady-bar 2015-01-28
Tintin Thaï