L'assassinat de Shaïma Sabbagh, le dernier clou dans le cercueil du printemps arabe

Par Sergeuleski

Shaïma Sabbagh, militante de l’Alliance populaire socialiste

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   Le Samedi 24 janvier, Shaïma Sabbagh a été abattue alors qu’elle participait à une marche pacifiste à la mémoire des victimes de la "révolution" égyptienne de 2011. Un soldat a lancé un tir de barrage au fusil de chasse [cartouches "birdshot" ou "grenaille" létale, la visant à 8 mètres de distance.Onze autres personnes ont été tuées par les policiers du maréchal Al-Sissi Président de l'Egypte, un pays sous contrôle américain, depuis toujours, et dont l'Europe semble globalement satisfait depuis l'éviction du pouvoir des Frères musulmans par l'armée égyptienne sous la recommandation appuyée mais discrète des USA, de l'Arabie Saoudite et d'Israël.

La jeunesse militante, laïque et de gauche était le fer de lance du soulèvement populaire de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, et a soutenu dans son ensemble l'éviction par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Depuis, le président Abdel Fattah Al-Sissi, l'ex-chef d'état-major tombeur de M. Morsi, est accusé de mener une répression implacable contre toute opposition, islamiste, mais aussi laïque.

   Sayyed Abou al-Alaa, membre de l’"Alliance populaire socialiste" : "Un médecin, Maher Nassar, a tenté de la secourir mais l’officier de police, que j’avais vu au début en entrant dans le passage, est réapparu. Il était accompagné d’un chef de brigade en uniforme. On leur criait : "Faites venir une ambulance ! Pourquoi vous nous encerclez ?". Mais, ils ont ignoré nos cris de détresse. Ils n’ont rien trouvé de mieux à faire que de nous arrêter.
 
   Entre le moment où Shamiaa a été atteinte de cette balle et celui où on a perdu contact avec elle, environ 15 min se sont écoulées. Quinze minutes pendant lesquelles, non seulement les policiers ne lui sont pas venus en aide mais ils ont tout fait pour nous empêcher de la secourir." - reportage et témoignage ICI

  
   Shaïma Sabbagh était venue au Caire depuis Alexandrie pour participer à une manifestation fleurie commémorant l’anniversaire de la révolution trahie du 25 janvier. Elle avait 33 ans ; elle était mère de deux enfants.

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   L'Etat égyptien n'a aucune excuse, pas plus que tous ceux qui, en Occident, le soutiennent.

   A ce jour, on attend encore les protestations de la Présidence Hollande et de l'Union Européenne auxquels on ne doit définitivement plus rien... vraiment plus rien ! Si tenté qu'un jour...

   Nous voilà donc libres comme jamais ! Libres et libérés.