Il y a des légendes urbaines circulant dans toutes les villes du monde.
Montélimar n’échappe pas à cette règle.
Saviez vous, par exemple, qu’une légende montilienne raconte une histoire de nonnes pécheresses ayant été noyé avec leur couvent.
Le lieu où se situait ce couvent serait l’emplacement actuel du lac du Gournier.
Connaissez vous le lac du Gournier ?
Certainement si vous êtes pêcheurs.
Sinon, il s’agit d’une petite étendue d’eau que l’on peut voir dans la zone industrielle du Gournier (logique pour le nom). C’est en fait le petit point d’eau que l’on trouve derrière le plasturgiste Werit, le restaurant le siècle d’or, le bar les voiles et l’entreprise de transport Mazet .
© Google Earth
Que dit cette légende ?
Ce trou noir, ce rond quasi-parfait, qu’est le lac du Gournier est entouré d’une aura de mystère.
Quelle est son origine exacte ? Quelle en est la profondeur ?
Et surtout pourquoi, selon la légende, entendrait-on parfois, les veilles de Noël, le son d’une cloche provenant de ses eaux ?
Si l’on en croit cette très ancienne légende, il s’agirait de la cloche de la chapelle du Gournier qui aurait été engloutie par la fureur divine pour punir les nonnes aux mœurs dissolues de ce couvent.
Les plus fidèles partisans de cette légende prétendent même que cette cloche sonne surtout pour annoncer de grands malheurs.
La fin d’une légende ?
En décembre 1858, un certain Maximin Lacombe voulut démontrer l’absurdité de la légende des nonnes pécheresses qui furent noyées avec leur couvent en punition de leur débauche et de leur luxure.
La nuit de Noël venue, il quitta le vieux Montélimar par la porte d’Aygu, emprunta la route de Châteauneuf-du-Rhône et gagna le lac de Gournier où l’attendaient plusieurs témoins tremblant plus de peur que de froid. Chacun se posta autour du lac quand tout à coup un son faible et prolongé sembla sortir des entrailles des eaux. Certains reculèrent de frayeur mais, nullement épouvanté et même grisé par l’excitation, Lacombe, au risque de se rompre le cou, escalada dans l’obscurité la plus totale l’éolienne construite au nord-est du lac. Là-haut, prêtant une oreille attentive, il s’aperçut que le son mystérieux n’émanait pas des eaux mais provenait des cloches des églises de Montélimar. Porté par le vent, il venait se briser contre la grosse butte de terre située au sud du lac avant de mourir à la surface des eaux dans un faible écho.
Extrait de « Dans l’ombre des soutanes » de Roland Brolles
Mais alors quelle est l’origine de ce lac ?
Ce serait tout simplement une faille dans les sous sols alimentée par les eaux du Rhône voisin.
© Google maps
La preuve ?
Le niveau du lac Gournier suit le niveau des crues et décrues du Rhône.
Ce petit lac ne garde-t-il donc aucun mystère ?
Visiblement non et pourtant certains montiliens continuent à propager cette légende qui reste vivace.
Ce lieu qui fut longtemps un lieu de pique-nique et de baignade où se retrouvait tous les Montiliens les dimanches ensoleillés garde encore les vestiges de plongeoirs témoins de ce temps révolus.
Quant à la chapelle engloutie, aucun plongeur n’en a jamais trouvé trace. Et pour cause, d’après la légende tous les plongeurs ayant tenté de sonder les profondeurs du lac ne seraient jamais revenus.