Cette chanson mythique des années soixante illustre à merveille un dilemme typique que nous vivons plus souvent qu’à l’occasion. Aimera-t-on la façon dont nous distribuons notre amour? Appréciera-t-on les formes de notre affection? À l’instar du chaton qui nous offre fièrement sa proie, l’autre saura-il accueillir l’expression unique de nos émois? En guise de réponse, la vie me servit, il y a quelques années, une bouchée qui me parut plutôt énorme à avaler.
C’était lors de l’hospitalisation d’une amie. Pendant deux semaines, j’allais dîner avec elle chaque midi. Je profitais de ce moment béni pour l’interroger et découvrir comment je pouvais l’aider. Un jour, exaspérée par mon insistance, elle me dit : Arrête de me poser toutes ces questions! Ne vois-tu pas combien je souffre? Vraiment, tu ne m’aimes pas!
La bouche m’en devint bée de stupéfaction. Pardon? Moi? Je ne t’aime pas? Ma foi, c’est vraiment n’importe quoi…
Une fois le choc de cette pure invention absorbé, je repris possession de mes esprits. Puis, je pris les mains glacées de mon amie et la regardai tendrement. Avec beaucoup de délicatesse, je lui mentionnai la fabuleuse conversation que nous avions eue dernièrement.
C’était à propos de son immense peine, à l’époque où ses enfants ne voulaient rien savoir de sa passion, la santé naturelle. Elle était tellement triste qu’ils refusent son aide. J’en profitai pour lui rappeler ma souffrance, le jour où je découvris ses soins et ses produits, et combien ils avaient amélioré la qualité de ma vie, surtout avec la fibromyalgie.
Des images dansaient dans ses yeux baignés d’émotions. La leçon tirée de notre récente conversation lui revint en mémoire.