L’amygdale, une zone du cerveau généralement associée à l’émotion a également été liée à l’anxiété et à la peur, mais jamais à la planification en vue d’une récompense. Une étude de l’Université Stanford montre que par la mesure de sa taille et de sa connectivité, il est possible de prédire le niveau global d’anxiété (ici chez un enfant). Une autre étude révèle le rôle très spécifique de l’amygdale qui nous aide à rester en vie en évitant le danger.
Cette étude révèle son rôle majeur dans la planification des actions en vue d’une récompense. Elle a été menée en laboratoire sur des singes assignés à une tâche en plusieurs étapes avec, à chaque étape, la possibilité d’avoir un jus de fruit ou de ne pas le consommer pour en avoir plus ensuite. Durant l’expérience, les chercheurs enregistraient l’activité des différentes zones du cerveau et des électrodes dans le cerveau des singes permettaient de suivre la séquence de prises de décision. Lorsque les singes optent pour un choix de long terme, c’est-à-dire pour plusieurs autres étapes afin d’obtenir une récompense plus importante, les neurones de l’amygdale présentent un schéma d’activité qui reflète la planification de l’animal et en quelque sorte le nombre d’étapes qu’il est disposé à franchir.
Une activité neuronale dans l’amygdale représentative des éléments essentiels du plan de l’animal, écrivent les auteurs, dont le nombre d’étapes à franchir et l’importance de la récompense espérée. D’ailleurs, le singe ne s’y met que lorsqu’il a établi son plan, et cette planification semble actualisée au fur et à mesure de l’avancée dans le plan, et cela jusqu’à obtention de la récompense prévue.
Cette activité neuronale » prospective » serait sous-jacente donc, à la formation et la poursuite de plans internes caractéristiques d’un comportement orienté vers un but ou une récompense.
L’existence d’une activité de planification dans l’amygdale confirme l’importance du rôle joué par cette zone, dans la planification de comportements orientés vers la récompense. Cette conclusion désigne une nouvelle cible pour traiter de nombreux troubles caractérisés par la quête inconditionnelle d’une récompense et l’absence de planification (des conséquences) à long terme.
Source: Nature Neuroscience 26 January 2015 doi:10.1038/nn.3925 Planning activity for internally generated reward goals in monkey amygdala neurons (Visuel© © Kirill Kedrinski – Fotolia.com)