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Anne boleyn

Publié le 27 janvier 2015 par Aelezig

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Je n'ai jamais oublié le cours (collège) où j'ai appris son existence. Son destin tragique, sa courte gloire, les trahisons, la mort, le récit m'a tout de suite fascinée, je ne sais pas pourquoi, mais je ne l'ai plus jamais oubliée. Depuis j'accumule les livres et les films à son sujet. En visite à la Tour de Londres, j'ai failli tomber dans les pommes à un endroit... sans savoir que j'étais sur le lieu même où elle fut décapitée ! C'est le guide qui me l'a dit ensuite. Dans une autre vie, j'étais peut-être Anne Boleyn !

Anne (vers 1500 – 19 mai 1536) est la deuxième épouse du roi Henri VIII d'Angleterre et reine de 1533 à 1536. Elle est la mère de la reine Élisabeth Ie. Son mariage avec Henri VIII est à l'origine du changement politique et religieux complexe, et souvent tragique, qu'a été la réforme anglaise. Accusée d'adultère, d'inceste et de haute trahison, elle est exécutée par décapitation. Il est maintenant généralement admis qu'elle était innocente de ces accusations.

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Anne Boleyn et Henry VIII

L'absence de registre paroissial ne permet pas d'établir sa date de naissance précise. Au début du XVIIe siècle, un historien italien a suggéré qu'elle était née en 1499, tandis que le gendre de Thomas More, William Roper suggère la date beaucoup plus tardive de 1512. De nos jours, les cercles académiques tendent à s'accorder sur deux dates plausibles : 1501 et 1507.

Anne est la fille de Sir Thomas Boleyn et de son épouse Elisabeth Howard. La tradition veut que son lieu de naissance soit le château d'Hever dans le Kent, mais là encore pas de certitude ; on parle également de la maison familiale de Blicking Hall, dans le Norfolk.

Une rumeur tardive veut qu'elle ait souffert de polydactylie (six doigts à sa main gauche) et d'une tache de naissance sur le cou, qu'elle cachait en tout temps par un bijou. Pourtant, aucun témoin oculaire ne mentionne la moindre difformité et moins encore un sixième doigt. De plus, les difformités physiques étant souvent associées au diable, il est difficile d'imaginer qu'Anne aurait pu gagner l'affection du roi si elle en avait souffert.

À l'âge adulte, Anne n'a pas de très bonnes relations avec son père Thomas Boleyn mais, durant son enfance, elle semble soucieuse de lui plaire. Ses relations avec sa sœur Mary semblent cordiales, mais elles ne sont pas très proches l'une de l'autre ; au moment de sa mort, elles ne se parlent plus. Elle a une relation beaucoup plus harmonieuse avec sa mère Élisabeth et son frère George dont elle est beaucoup plus proche.

Au moment de la naissance d'Anne, la famille Boleyn est considérée comme l'une des familles des plus respectables de l'aristocratie anglaise. Plus tard, ses membres ont été taxés d'arrivisme et d'opportunisme, mais ce n'était qu'une attaque politique. La rumeur que les Boleyn sont une famille de marchands de Londres est infondée. Les arrière-grands-parents d'Anne comprennent un Lord-maire de Londres, un duc, un comte, deux dames aristocrates et un chevalier. Elle est certainement de plus noble naissance que Catherine Howard, Jeanne Seymour ou Catherine Parr, les trois autres épouses anglaises du roi.

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Natalie Portman dans le film Deux soeurs pour un roi (2008)

Son père est un diplomate très respecté et un des conseillers favoris d'Henri VII, qui l'a envoyé dans plusieurs missions à l'étranger. Il continue sa carrière sous Henri VIII, qui le considère comme un diplomate hors pair. En Europe, son professionnalisme et son charme lui ont valu de nombreux admirateurs dont l'archiduchesse Marguerite d'Autriche, la fille de Maximilien Ier du Saint-Empire, devenue régente des Pays-Bas, et suffisamment impressionnée pour proposer à sa fille une place parmi ses dames de compagnie. La toute jeune fille fait bonne impression aux Pays-Bas avec ses bonnes manières et sa rigueur à l'étude, elle y vit du printemps 1513 jusqu'à ce que son père l'envoie à Paris poursuivre son éducation à l'hiver 1514.

En France, elle est nommée dame de compagnie de la reine Claude de France et officie comme interprète chaque fois qu'un visiteur anglais de haut rang se présente à la cour française. Durant cette période, elle approfondit sa connaissance du français et acquiert une connaissance de la culture et de l'étiquette françaises. Elle développe aussi un intérêt pour la mode et la religion, et les premières théories de la Réforme. Son éducation prend fin à l'hiver 1521 lorsqu'elle est rappelée en Angleterre par son père.

Anne Boleyn n'est pas une beauté conventionnelle pour son époque. Elle est mince et son teint est reconnu pour être trop foncé. Toutefois, certains observateurs sont impressionnés par ses yeux noirs et ses longs cheveux foncés. Au premier abord, les gens sont attirés par sa personnalité. Elle fait excellente impression avec son sens de la mode et inspire de nouvelles tendances aux dames de la cour. Elle est probablement la première icône de mode du XVIe siècle. William Forest, poète, loue l'excellence des pas de danse d'Anne.  

Elle est une dévote catholique dans la tradition nouvelle de renaissance humaniste (la qualifier de "protestante" serait exagéré). Elle donne généreusement aux œuvres de charité et coud des vêtements pour les pauvres. Dans sa jeunesse, on la dit adorable et joyeuse, aimant jouer, boire du vin et bavarder. Elle est aussi courageuse et émotive mais, selon ses ennemis, elle peut être extravagante, névrotique, vindicative et avoir mauvais caractère.

Lorsque Anne Boleyn arrive à la cour, la femme d'Henri VIII jouit d'une grande popularité, bien qu'elle ait peu d'activités politiques à la cour depuis longtemps. Tous les fils qu'elle a pu avoir sont décédés en bas âge et Henri VIII souhaite avoir un enfant mâle pour assurer l'avenir de la monarchie.

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Anne Boleyn débute à la cour lors d'un bal masqué en mars 1522, où elle exécute une danse compliquée en compagnie de la jeune sœur du roi, des dames de la cour ainsi que sa propre sœur Mary. Quelques semaines après sa prestation, Anne est reconnue comme la dame la plus élégante et accomplie de la cour, elle est connue comme le « miroir de la mode ».

À cette époque, en 1522, elle est courtisée par Henry Percy, fils du comte de Northumberland. La nature exacte de leur relation est encore à ce jour à déterminer. Plusieurs romans et adaptations cinématographiques de la vie d'Anne ont romancé leur amour et décrit comment les jeunes amoureux ont consommé leur union. Toutefois, il est essentiel de noter qu'il aurait été impossible de briser leurs fiançailles si la relation physique avait été consommée. Quelques biographes ajoutent qu'Anne a vu beaucoup trop de réputations brisées pour risquer la sienne aussi aisément. Un prêtre catholique George Cavendish, grand ennemi d'Anne mais ami d'Henry Percy a d'ailleurs affirmé que les deux amoureux n'avaient pas été amants.

L'idylle se termine en 1523, lorsque le père de Henry Percy, refuse de reconnaître les fiançailles. Une autre théorie veut que leur liaison ait été brisée par le cardinal Wolsey, le chancelier d'Henri, parce que ce dernier désirait Anne comme épouse. Il est impossible de déterminer si cette hypothèse est vraie et les historiens sont divisés sur cette théorie. Les preuves fondées sur les faveurs accordées à Mary, la sœur d'Anne, et à son époux Sir William Carey, indiquent que le roi entretenait une liaison avec Mary à ce moment précis. Le premier enfant de Mary sera du roi et ce sera un garçon mais ne sera pas reconnu. Quelques auteurs se demandent si le second enfant de Mary n'aurait pas été aussi engendré par Henry.

Selon George Cavendish, Anne est envoyée brièvement en exil sur les terres de sa famille, mais on ne sait combien de temps elle y reste. Lorsqu'elle est de retour à la cour, elle s'entoure d'un cercle de femmes et d'admirateurs masculins, elle se fait connaitre pour son habileté à garder les hommes auprès d'elle. Le poète Sir Thomas Wyatt a écrit qu'elle était invulnérable et forte, quoique sage et silencieuse. En 1525, Henri VIII tombe amoureux d'elle et commence à la courtiser.

Anne résiste aux avances du roi et refuse de devenir sa maîtresse. Ce refus ne faît qu'accroître le désir du roi qui la poursuit sans arrêt, même lorsqu'elle quitte la cour pour aller dans le Kent. Les historiens ne s'entendent pas sur les motivations profondes d'Anne pour repousser Henry - certains pensent que c'était par vertu et d'autres par ambition. Finalement, il lui demande de l'épouser, ce qu'elle accepte. Et tant qu'elle n'est pas mariée, elle continue de refuser les avances d'Henry, car tout enfant né avant le mariage serait considéré comme illégitime. Henry doit donc trouver une façon de rompre son mariage avec Catherine d'Aragon. Il existe cependant des preuves que le roi ait déjà voulu mettre fin à ce mariage auparavant, la reine ne lui donnant pas de fils. Henry sollicite une annulation du mariage à Rome en 1527.

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Geneviève Bujold dans le film Anne des mille jours

La famille d'Anne l'aide et elle a beaucoup de soutien à la cour. Initialement du moins, elle se garde de se mêler de politique. Henry lui offre un train de vie somptueux : elle accumule beaucoup de robes, fourrures et bijoux, se voit attribuer des servantes attitrées, plusieurs dames d'honneur et de nouveaux appartements.

En 1529, il devient clair que le pape Clément VII n'a aucunement l'intention d'accorder l'annulation du mariage à Henri. Une partie du problème est que Charles V, Empereur romain germanique, neveu de Catherine d'Aragon, détient le pape captif. Henry comprend qu'il est peu probable qu'un pape captif du neveu de la reine lui accorde une annulation... De plus, l'Église doit faire face à la réforme protestante, et ne peut se permettre de se contredire en annulant un mariage pour lequel elle a déjà accordé une dispense spéciale (Catherine était précédemment mariée au frère d'Henry, décédé), sans donner à ses détracteurs de plus amples raisons de contester son autorité. La tension politique à l'étranger monte, l'inquiétude en Angleterre aussi et la loyauté du cardinal Wolsey envers les Boleyn est remise en question.

Convaincue qu'il est un traître, Anne Boleyn obtient qu'il soit démis de ses charges en 1529. À ce moment des tractations secrètes commencent entre la reine Catherine et le pape Clément VII. Lorsqu'il l'apprend, Henry ordonne l'arrestation du cardinal Wolsey, qui décède lors de son transfert à la tour de Londres en 1530, où il devait être exécuté pour trahison. Un an plus tard, la reine Catherine est bannie de la cour et ses anciens appartements donnés à Anne.

Avec la disparition de Wolsey, Anne Boleyn devient la personne la plus puissante à la cour. Elle a beaucoup d'influence sur les audiences accordées et sur les thèmes politiques. Son exaspération devant le refus du Vatican l'incite à proposer une autre politique à Henri. Elle suggère qu'il suive les conseils de radicaux religieux tels William Tyndale, qui dénie l'autorité du pape et qui croit qu'un monarque doit diriger l'église. Lorsque William Warham, l'archevêque de Canterbury meurt, Anne fait nommer l'aumônier de sa famille Thomas Cranmer en qualité de nouveau conseiller favori du roi.

Durant cette période, elle joue aussi un grand rôle dans la position internationale de l'Angleterre en consolidant des accords avec la France. Elle établit d'excellentes relations avec l'ambassadeur de France Gilles de la Pommeraie qu'elle captive. Avec son aide, elle organise une conférence internationale à Calais à l'hiver 1532, conférence où le roi espère obtenir l'aide de François Ier pour favoriser son nouveau mariage.

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Avant de partir pour Calais, le roi la titre marquise de Pembroke. Elle est la première femme anglaise à recevoir un titre en son nom propre. Son père, déjà vicomte de Rochford, est créé comte de Wiltshire et, par l'intervention d'Anne, comte d'Ormonde. La sœur d'Anne, Mary, a droit quant à elle à une pension et son fils est éduqué dans un monastère cistercien réputé.

La conférence de Calais est un triomphe politique éclatant puisque le monarque français approuve le remariage d'Henry. Immédiatement après leur retour de Douvres, Henry et Anne se marient secrètement. Quelques mois plus tard, Anne découvre qu'elle est enceinte et comme la coutume anglaise le prévoit, une deuxième cérémonie se tient à Londres le 25 janvier 1533.

Les événements vont ensuite se précipiter. Le 23 mai 1533, Thomas Cranmer, l'archevêque de Canterbury déclare que le mariage d'Henry VIII et de Catherine d'Aragon est nul et invalide. Cinq jours plus tard, le 28 mai 1533, Cranmer confirme la validité du mariage d'Henry et d'Anne. Sept ans après le début de leur liaison, Anne devient l'épouse légitime et reine d'Angleterre. En signe de défi au pape, Cranmer déclare que l'Église d'Angleterre est maintenant sous l'autorité de son souverain et non de celle de Rome. Il marque la fin de l'histoire d'Angleterre en tant que pays catholique romain. Peu de gens à l'époque en saisissent la profonde signification et encore moins sont prêts à défendre l'autorité du pape. La reine Anne est ravie du cours des événements ; gagnée par les idées des protestants, elle croit que la papauté corrompt le christianisme.

Après son couronnement, Anne se prépare à la naissance de son enfant que tous espèrent être un garçon. Une brève aventure du roi avec une dame de la cour provoque une première dispute sérieuse... Elle accouche d'une fille, le 7 septembre 1533, au palais de Greenwich, qu'on baptise Élisabeth en l'honneur de la mère d'Henri, Élisabeth d'York. Malgré sa déception, le roi lui offre un magnifique baptême. La princesse est ensuite installée avec ses propres domestiques au manoir Hatfield House. Anne est une mère affectueuse qui rend souvent visite à son enfant.

Sa réputation d'être favorable à la réforme religieuse se répand dans toute l'Europe, elle est adulée par l'élite protestante ; même Martin Luther voit d'un bon œil son accession au trône. Elle sauve la vie de Nicolas Bourbon, qui est condamné à mort dans un procès de l'Inquisition française. Ce dernier la surnomme ensuite « la reine aimée de Dieu ».

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Natalie Dormer dans la série Les Tudor

En tant que reine, elle préside une cour magnifique. Au XVIe siècle, les membres de la famille royale se doivent d'être d'un faste extravagant afin de proclamer la puissance de la monarchie. Anne dépense des sommes folles en robes, bijoux, coiffures, plumes de paons, articles d'équitation et meubles du monde entier. De nombreux palais sont rénovés pour satisfaire ses goûts de luxe.

Un groupe de jeunes hommes continue de fréquenter les appartements de la reine, où ils séduisent les dames de compagnie, et avec sa permission, dansent avec la reine. Elle ne dépasse toutefois jamais les limites de la bienséance, allant parfois jusqu'à les réprimander s'ils deviennent trop entreprenants avec elle ou avec ses dames de compagnie.

La vie conjugale d'Anne est orageuse ; le couple royal a des périodes d'affection et de calme, mais les infidélités répétées d'Henry offensent beaucoup sa nouvelle épouse, qui réagit par des larmes et des crises de colère. Pour sa part, Henry trouve irritantes les opinions d'Anne sur la politique et la religion. Sa seconde grossesse se termine par une fausse couche à l'été 1534. Le roi finit par croire que son inaptitude à lui donner un héritier mâle est une trahison...

Anne est blâmée pour le gouvernement tyrannique de son époux. Elle est soupçonnée d'avoir poussé Henri à signer l'arrêt de mort de son ancien conseiller Sir Thomas More, lorsque ce dernier refuse de rompre son serment de loyauté envers le pape Paul III. Cependant, aucune preuve n'est parvenue jusqu'à nous. Puisqu'il l'a reconnue comme reine à la place de Catherine, elle n'avait aucune raison de demander sa mise à mort.

Le 29 janvier 1536, Anne fait une nouvelle fausse couche ; c'était un garçon. Pour plusieurs observateurs, cette douloureuse perte marque le début de la fin pour le mariage royal. Ce qui s'ensuit est la période la plus controversée de l'histoire anglaise, mêlant une tragédie personnelle et la grande politique des Tudor.

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Tandis qu'Anne se relève de sa fausse couche, Henry déclare que son mariage est maudit par Dieu. Jane Seymour, son nouvel amour, emménage dans de nouveaux appartements plus prestigieux. En plusieurs occasions, Anne exprime le sentiment qu'elle va bientôt être répudiée... Tout au long de son ascension vers le pouvoir et durant son bref règne, elle s'est fait beaucoup d'ennemis à la cour et le peuple anglais resté fidèle à la reine Catherine la déteste, ne voyant en elle qu'une intrigante et une usurpatrice.

Thomas Cromwell, ministre et proche conseiller du roi, commence à chercher un moyen pour se débarrasser d'Anne (d'après certains sur l'ordre d'Henry). Il n'a guère de difficulté à trouver des gens prêts à témoigner contre elle. Son musicien Mark Smeaton, les courtisans Sir Henry Norris, Sir Francis Weston et William Brereton, ainsi que son frère George Boleyn, sont bientôt accusés d'être les amants de la reine et arrêtés. Smeaton avoue sous la torture alors que les autres nient fermement les accusations.

Le 2 mai 1536, Anne est arrêtée et amenée à la tour de Londres, accusée d'adultère, d'inceste (avec son frère) et de haute trahison. D'abord affolée, elle demande des détails sur les allées et venues de sa famille et sur les accusations portées contre elle. Ses quatre amis sont jugés coupables et condamnés à mort. Le frère d'Anne est jugé trois jours plus tard et le verdict est le même.

Anne est à son tour jugée à la tour de Londres, le 15 mai 1536. Durant son procès, elle nie avec véhémence toutes les accusations et se défend avec éloquence, mais en vain. Elle est également reconnue coupable et condamnée à mort, soit par décapitation ou sur le bûcher, au bon plaisir du roi. En guise de clémence, le roi opte pour la décapitation et fait appel à un expert de l'épée venu expressément de Calais, l'épée étant jugée plus noble et plus efficace que la hache pour les exécutions...

Les présumés amants de la reine sont exécutés le 17 mai 1536. Le même jour, l'archevêque Thomas Cramner déclare le mariage d'Anne et du roi invalide et leur fille Élisabeth, illégitime.

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L'exécution a lieu le matin du vendredi 19 mai 1536. L'exécution est brève, d'un seul coup d'épée. Selon une légende, le bourreau fut tellement touché par l'histoire d'Anne qu'il aurait dit : « Où est mon épée ? » la décapitant dans le même mouvement, pour qu'elle puisse penser qu'il lui restait encore un petit moment à vivre et qu'elle ne sache pas que l'épée arrivait.

Le gouvernement n'a pas prévu de cercueil pour Anne, son corps et sa tête sont alors placés dans une caisse de flèches et enterrés sans cérémonie dans la chapelle dans l'enceinte de la Tour. Son corps est un de ceux qui purent être identifiés lors de la restauration de la chapelle sous le règne de la reine Victoria : son lieu de repos éternel est maintenant signalé dans le marbre du sol.

Les historiens débattent toujours pour trouver la véritable raison de sa chute. Il y a plusieurs théories.

La théorie traditionnelle est qu'Anne fut la victime de la cruauté de son mari et que le fait qu'elle soit incapable de lui donner un héritier mâle impliquait que Henri ne reculerait devant rien pour se débarrasser d'elle. Henry VIII était tellement dénué de scrupules qu'il était prêt à paraître cocu et victime de sorcellerie pour parvenir à ses fins.

La théorie la plus répandue est qu'Anne fut détrônée par un complot royal orchestré par ses ennemis. Une alliance avec l'Espagne devenait souhaitable pour plusieurs raisons et Anne était tellement mal vue de la famille royale espagnole que sa présence devenait gênante. Thomas Cromwell, qui fut un temps son ami, réalisa alors qu'elle devait disparaître. Il est plus que prêt à sacrifier cinq hommes innocents pour parvenir à ses fins.

L'historien britannique George W. Bernard est le seul historien moderne à soutenir qu'Anne fut coupable de trahison et d'adultère.

D'après Wikipédia


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