Chronique Vidocq (T1)
Tremblez crapules, le chef de la sûreté est là !
Scénario de Richard D. Nolane, dessin de Sinisa Banovic, couleurs de Matteo Vattani;
Style : Aventure / Polar historique
Public conseillé : Adultes / adolescents
Paru chez Soleil, le 21 janvier 2015, 48 pages couleurs, 13.95 euros
Share
L’histoire
Paris, 15 septembre 1813. Vidock, le chef de la sûreté assiste à l’exécution de Beltran, un ex-bagnard. Le lendemain, déguisé en veille femme, il se rend chez un boucher dans le quartier populaire de la place Maubert. Assisté de ses hommes (Le Vicomte et Dacier), il immobilise l’homme et fouille sa cave. Comme prévu, il trouve, dans un tonneau de tripes, une bourse remplie de fausse-monnaie.
Après avoir “cuisiné” le boucher, il met la main sur ses complices, puis va rendre ses comptes à Jean-Henry, chef de la 2e division de la préfecture.
Le matin suivant, Vidocq est tiré du lit pour une nouvelle affaire. Le baron colonel Saint-Romain vient de se suicider dans la cathédrale Notre-Dame, en se tirant une balle en pleine tête…
Ce que j’en pense
Vidocq est une de ces figures historiques qui a intensément imprégné notre imaginaire populaire. Véritable “people” de son temps (il a lui même écrits ses mémoires), ce personnage romanesque est un ex-bagnard repentis aux capacités variées hors du commun, qui est devenu 1er flic de France sous Napoléon 1er. En tout les cas, c’est l’image simpliste (et réductrice) que tout le monde connaît.
Ses aventures, adaptées sous de multiples formes (romans, film, séries TV), sont le sujet de cette nouvelle version (très classique) que nous proposent Nolane et Bacovic.
Sans chercher à donner une vision très personnelle ou particulièrement moderne de ce personnage “fort en gueule” et “hors bocal”, les auteurs respectent consciencieusement le genre (polar historique, époque napoléonienne).
Après une mise-en-place assez dynamique (mais un poil trop rapide et brouillon), Nolane nous emmène dans une intrigue assez coton. Le suicide du colonel Saint-Romain, si théâtral, masque une vérité (voire même plusieurs) que Vidocq et sa clique d’Ex-bagnards vont s’ingénier à découvrir.
Méthodes musclées, sens de la mise-en-scène et recrutement d’une nouvelle employée de la sûreté donnent un album assez varié et plutôt agréable, qui mélange assez bien l’aspect historique et l’aventure.
Sans révolution, mais bien ficelé, ce premier tome est hautement recommandable et satisfera certainement les amateurs du genre.
A noter, l’album se termine par des appendices qui éclairent sur le personnage historique de Vidocq, pour aller au-delà de l’aventure.
Le dessin
Sinisa Banovic est un jeune dessinateur français, qui a réalisé précédemment “Zodiaque T12”. Son trait classique fait preuve d’une bonne maîtrise générale. Décors et personnages évoluent dans une mise en page assez sage (4 bandes avec quelques débords de temps en temps).
Perspective et sens du détail sont mis à l’épreuve pour visualiser le Paris de 1800 avec réalisme. Reste quelque erreurs de jeunesse dans les proportions et les expressions corporelles, mais l’ensemble est plutôt bon.
Les couleurs numériques de Matteo Vattani sont dans le même ton : historique, classique et de bon ton. Tout est cohérent avec le récit.
Pour résumer
Pas de révolution en vue, dans le genre “polar historique”, mais un premier tome très agréable à lire et plutôt bien ficelé. Vous voulez découvrir les aventures du premier super-flic (et ex-bagnard) de France ? Nolane et Banovic vous offrent un album agréable, qui remplit le contrat.