BOURDIEU, Pierre, Les structures sociales de l’économie,
Seuil, 2000. Voici une étude du marché du logement, et des forces qui s’y
exercent, dans les années 80. Le gouvernement libéral de Valéry Giscard d’Estaing
veut nous détourner du communisme, en faisant de nous des petits propriétaires.
Ce livre est un peu l’analyse des résultats de ce complot machiavélique qui va
produire une « misère de la petite
bourgeoisie ». Les classes moyennes se sont surendettées pour acheter
des cages à lapins.
Pierre Bourdieu, qui se dit « anthropologue », se
livre à une étude à la Michael Porter des forces en présence. Le jeu des
acteurs est décrit. On y trouve aussi bien des comptes-rendus d’entretiens que
des analyses en composantes principales. Il affirme avoir défait les théories
libérales qui supputent une société d’individus optimisant leur intérêt. S’inspirant
apparemment de la mécanique relativiste, il décrit des entreprises qui courbent
l’espace par leur influence et agissent à distance. La liberté de l’individu
dans ces champs de forces n’est pas nulle, mais bien réduite. D’autant qu’il
est conditionné par « l’habitus », que j’interprète comme un ensemble
d’heuristiques dues au milieu ou acquises par l’expérience.
Cette étude semble reposer sur quelques présupposés « scientifiques ».
Notamment le fait que le monde se sépare entre « dominants et dominés »,
une obsession des grands corps de l’Etat vus non comme issus de l’élitisme
républicain, mais de castes privilégiées, et le structuralisme, qui est
apparemment une loi de la nature avérée.