Gun Machine, dernier roman de Warren Ellis, traduit par Claire Breton,sera disponible en format poche le 28 janvier 2015 avec les éditions du Livre de Poche.
Voici ce que j'en disais l'année dernière, lors de sa sortie en grand format aux éditions du Masque :
Après une première incursion dans le genre via Artères Souterraines (disponible en format poche, lire ma chronique ICI), l'auteur britannique nous entraine dans le quotidien de John Tallow, flic new-yorkais usé mais redoutable, puisqu'il n'a plus rien à perdre.
Ce qui est saisissant lorsque l'on tourne les pages d'un livre de Warren Ellis et que l'on connaît son œuvre en tant que scénariste de comic books, c'est que l'on y croise ses thèmes favoris. Si l'on prend par exemple le chamanisme et la ville, on obtient deux ingrédients importants de son polar.
Gun Machine met en scène l’archétype du flic désabusé, mais lié à son décor, qui connaît le moindre dédale de sa ville et voue un culte pour son passé historique. Il « haime» son paquet de clopes et éprouve les plus grandes difficultés à mettre les formes quand il doit rendre des comptes à sa hiérarchie. Il est très intuitif quand à ce qui l'entoure et il n'est pas dupe. Ce qui va l'habiliter à négocier les premiers virages de cette enquête avec un œil unique, de présager le dessein dans l’œuvre.
Lui seul va parvenir à se mettre dans les pas du tueur, à voir ce qu'il voit, à sentir ce qu'il respire.
Déjà épatant dans sa déclaration d'amour qu'il témoigne au genre dans ses Artères souterraines particulièrement déjantées, Warren Ellis revient avec un second roman qui fait échos aux meilleurs romans de Douglas Westlake. En mêlant avec justesse polar et humour à l'anglaise, tout en prouvant que le passé d'un territoire à autant d'importance que le passé de ses habitants, Warren Ellis ajuste son tir et fait mouche.
À voir le teaser de Gun Machine, illustré par l'immense Ben Templesmith et narré par Wil Wheaton.
Frédéric Fontès, 4decouv.com