Ceux qui suivent mes aventures fabuleuses sur facebook (merci, vous êtes admirables de patience, vue ma nullité geekesque et mon incapacité à m’en servir correctement), savent que mon week-end a été très occupé. J’ai décidé subitement que ça suffit comme ça, on ne peut pas vivre décemment avec dans la maison une pièce maudite, un antre moitié grotte préhistorique moitié terrier d’ours (si, si, c’est possible, pour les ours qui sont asociaux), moitié friperie et 0,5% désert (le coin avec le cactus)…oui je sais, on arrive à 150,5% mais j’ai refait le calcul, c’est bon. Bref, dans un grand élan d’optimisme (qui a dit d’inconscience?), j’ai décidé de m’attaquer à la chambre de L’Ado, jusqu’à même changer son lit de place. J’ai une vie ébouriffante (d’où ma coiffure mi Berger des Pyrénées, mi Chewbacca).
(source photo)
Ce fut une erreur. Déjà, la population locale de la chambre (c’est à dire L’Ado et la chatte) a bruyamment exprimé son mécontentement. J’ai osé les réveiller avant midi. La chatte est partie bouder dignement, en se rendormissant aussitôt sur le canapé, en signe de protestation. L’Ado m’a traité de fasciste tyrannique, et d’abord, c’est sa chambre et lui il aime bien comme ça, et après il ne retrouvera rien, et ça va pas non, de le sortir du lit à l’aube (10h30) pour lui gâcher la vie. Je suis clairement une mère indigne à tendance bourreau, et fasciste (deux fois, c’est dire si je le suis). J’ai dû menacer de laisser rentrer Toddler5 qui piaillait derrière la porte et de le lancer sur la collection de BD de L’Ado pour tirer la chose du lit. Les protestations se sont muées en râles infâmes quand j’ai décrété que L’Ado allait aussi m’aider. J’aurais tenter de lui arracher un bras avec une lime à ongle, il aurait trouvé ça plus humain que de devoir ranger sa chambre.
On a commencé à déblayer le terrain, pour pouvoir déplacer le lit. Le cactus, dans un élan de solidarité remarquable avec L’Ado, qui pourtant l’assoiffe consciencieusement depuis des années (quand est-ce que ce végétal acariâtre va se décider à crever une bonne fois pour toute?), s’est jeté sauvagement sur mon mollet droit, le traître. Ça a fait rire L’Ado, je savais que c’était un coup monté. Du coup, je n’ai eu aucune pitié. Puisque c’est comme ça on va complètement changer la disposition de la pièce, et hop. Si vous avez des travaux de terrassement à faire ou des fouilles archéologiques poussées, je peux venir aider, c’est bon, je suis bien entraînée. On a retrouvé sous le lit : 17 chaussettes (il semblerait que ce soit la faute de la chatte) dont une datant de son uniforme du collège, trois espadrilles, dont une verte fluo à la provenance inconnue, une corde de guitare enroulée autour d’une chaussure de rugby fossilisée dans sa boue (visiblement, c’est de l’art, L’Ado essayait un truc…), 9 cahiers de cours, certains ayant plusieurs années, un poster d’Arsenal saison 2006/2007 avec des taches de pizzas, trois stylos ayant bavé partout, une chemise qui fut blanche dans une vie antérieure et un dinosaure en plastique.
L’Ado continuait à me traiter de fasciste pendant toutes les opérations, le cactus m’attaquait par surprise dès que je croyais l’avoir mis hors de portée (ce truc se déplace tout seul, je ne vois que ça, comme a-t-il pu se retrouver sous ma plante de pied, à côté de l’armoire alors que je venais de le poser sur le rebord de la fenêtre à l’autre bout de la pièce?). Bref, j’étais de bonne humeur, j’ai donc réussi toute seule à déplacer tous les meubles. Ça m’a valu un tour de rein et des cris hystériques de L’Ado, mais tant pis. Le lit est à la place de l’armoire qui a remplacé la bibliothèque qui a opéré un glissement le long du mur à côté du bureau qui a poussé le portant à guitare. L’Ado ne voit pas l’intérêt, mais c’est beaucoup mieux comme ça. C’est un succès puisque devant le résultat, il a arrêté de me traiter de fasciste pour dire que j’étais une grande malade hystérique qui déplace les meubles pour le plaisir alors que ça ne sert à rien. Cet enfant n’a aucun sens de la déco et de l’aménagement de l’espace.
Je pensais terminer triomphalement par éjecter définitivement le cactus. Mais L’Ado s’est jeté dessus, c’est son ami d’enfance, lui vivant (sous mon toit) il est hors de question que je touche à une épine de ce végétal. Il l’a aussitôt aspergé d’un litre d’eau pour montrer son attachement, j’ai bon espoir que cette fois ci, le cactus ne s’en remette pas.