Enfin ! Voici enfin la réponse du peuple face à une crise qu'il n'a pas voulue et que les oligarchies européennes, financières, politiques et médiatiques n'ont de cesse de lui faire payer. Après des années d'humiliations, après avoir subi 9 plans d'austérité consécutifs, tous plus injustes et inefficaces les uns que les autres, le peuple grec relève enfin la tête et décide de se doter d'un gouvernement qui a annoncé haut et fort qu'il s'opposera au régime ultra-libéral voulu par les instances européennes et commandité par Mme Merkel.
La chose s'annonce ardue, particulièrement compliquée, les tenants du système n'ont pas envie de lâcher comme ça la poule aux oeufs d'or. Déjà le FMI, la BCE, le gouvernement allemand, l'Union Européenne ont sommé le futur nouveau gouvernement de respecter les engagements pris par les gouvernements précédents. Mais de quoi parle-ton ? D'une politique qui a appauvri des pans entiers de la population, qui a ruiné l'économie grecque, et qui pousse des milliers de jeunes à immigrer.
Pour Tsipras et les siens, résister ne sera pas chose facile. Les principaux thuriféraires du système, à savoir les médias, ont déjà commencé leur travail de sape. Dès ce matin, un des journalistes vedette de France Inter disait qu'il sentait comme une début de désenchantement ! Alexis Tsipras n'avait pas encore été nommé Premier Ministre ! Ils ont peur, et le rouleau compresseur médiatique s'annonce implacable, tenace, systématique.
Pourtant, à y regarder de plus prés, ce n'est peut-être pas Alexis Tsipras ou le peuple grec qui ont le plus à perdre dans cette confrontation qui s'annonce. Rappelons que Syriza est arrivé au pouvoir démocratiquement et de manière incontestable. L'enjeu pour l'Union européenne est donc maintenant simple : soit elle s'arc boute sur son idéologie coûte que coûte, soit elle écoute et respecte la voix des urnes et consent à des concessions qui permettront à Syriza de mettre en place sa politique. Le fait est qu'à Bruxelles comme à Berlin ou Paris, si l'élection de Tsipras ne réjouit certes pas, ils ont tous, d'une façon ou d'une autre, intérêt à ce qu'il réussisse à réformer son pays. S'il venait à échouer par la faute de l'Union Européenne, nul doute que la colère populaire continuera à s'exprimer et elle pourrait bien se porter sur des forces qui sont bien loin de respecter les règles démocratiques et qui ne souhaitent qu'une chose : la fin de l'Europe.
Bref, de Merkel à Hollande en passant par Cameron ou Rajoy, ils ne voulaient pas de Tsipras, mais maintenant ils n'ont pas le choix : ils vont revoir le financement de la dette grecque !
PS :
Il m'était difficile de faire un billet sur la Grèce aujourd'hui sans parler du succès de Demis Roussos, la plus grande star grecque. Curieux concours de circonstance quand même !
Depuis ce matin, on ne vous parle de lui que pour évoquer tous ses succès commerciaux qui pour la plupart n'ont musicalement que peu d'intérêt. A ma connaissance, personne n'a évoqué son plus grand chef-d'oeuvre qu'il a commis quand il faisait partie des Aphrodite's childs, à savoir l'album "666".
Un concept album magnifique qui adapte en musique l'apocalypse de Saint-Jean. Le disque fourmille de trouvailles et de pépites. C'est à réécouter en urgence et cela prouve que Demis Roussos, accompagné de Vangelis, de Lucas Sideras et d'Irène Pappas fut bien un génie, mais pas celui qu'on vous vend. Et puis, avouez qu'un disque qui commence par "We got the system, to fuck the system", dans une pèriode comme la nôtre, ça résonne, non ?