L’égalité entre les hommes et les femmes a fait du chemin et les progrès sont bien réels, dans de nombreux domaines notamment dans nos pays dits « développés ». C’est un constat qui ne doit pourtant pas faire l’impasse sur le chemin qu’il reste encore à parcourir pour tendre vers une réelle égalité de choix et de conditions de vie.
« Les avancées sont inabouties et paradoxales » commentent les auteurs de l’INED (Institut Nationale des Etudes démographiques) qui ont publié le 12 janvier dernier un outil que je trouve fabuleux : l’Atlas Mondial des Femmes (Ed. Autrement).
La discrimination à l’égard des femmes est notamment dénoncée depuis le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale de l’ONU, dans le cadre de sa Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Et le récent programme HerForShe, porté par Emma Watson, Ambassadrice d’ONU Femmes – qui invite les hommes et les garçons dans le monde entier à se joindre au mouvement pour l’égalité des sexes – rappelle combien l’égalité Homme-Femme est un progrès essentiel pour le monde.
Quels sont les grands états des lieux et enseignements de ce rapport ?
Moins nombreuses que les hommes sur la planète depuis les années 50 – les femmes sont 3,6 milliards sur près de 7,4 milliards d’humains – et vivent plus longtemps. C’est l’un des rares avantages qu’elles peuvent revendiquer par rapport à la condition masculine.
Pour les autres données étudiées, les inégalités sont toujours en leur défaveur. Particulièrement exposées dans la vie domestique, ce sont elles aussi qui subissent davantage les violences sexuelles (75 à 85 %). Celles-ci augmentent dans les statistiques, mais cela s’expliquerait par une certaine « libération de la parole des femmes ». En France, le nombre de plaintes pour viol est passé d’environ un millier par an dans les années 1980 à dix fois plus dans les années 2000.
Emploi : les femmes, variables d’ajustement ?
L’accès à l’emploi évolue, cependant les femmes restent une variable d’ajustement privilégiée dans un contexte de crise économique.
Plus souvent au chômage, elles ont aussi plus de risque de perdre leur emploi.
Les femmes sont encore destinées aux postes les moins valorisés, dans l’agriculture, le commerce et les services. Elles sont moins payées et plus touchées par la pauvreté. Et qui plus est, les femmes continuent de faire des journées doubles, à la maison et au travail : ce sont elles qui sont chargée du gros du travail domestique (vaisselle, ménage, soin aux enfants, etc.). Pour la France, ces tâches représentent 20 h 32 par semaine contre 8 h 38 pour les hommes ! Même en ajoutant le bricolage, le jardinage, les courses ou les jeux avec les enfants, le déséquilibre se réduit à peine, 26 h 15 pour les femmes contre 16 h 20 pour les hommes.
On constate donc que malgré les nombreux engagements sociétaux pour aller vers plus d’égalité hommes-femmes, dans la sphère privé, les représentations restent complexes.
Pour en savoir plus :
http://www.ined.fr/fr/publications/hors-ined/atlas-mondial-des-femmes/
Sources :