Souhaitable ?
~~La production massive d'énergies solaire ou éolienne est techniquement faisable puisque ces technologies sont déjà opérationnelles sinon matures pour le solaire. Mais aucune des nouvelles méthodes de production disponibles n'est actuellement compétitive en France avec les énergies existantes (hydraulique, nucléaire, pétrole, gaz, charbon). Leur surcoût complet (y compris les effets de l'intermittence) varie d'un facteur 3 (éoliennes terrestres) à 6 (solaire, éoliennes marines), et est financé par des subventions payées par les consommateurs. Une charge difficilement supportable pour notre pays. Le pouvoir d'achat des Français baisse déjà depuis la crise, d'après l'OFCE, de 1.750 euros par ménage de 2011 à 2015. Dans une telle période, l'augmentation du prix de l'énergie, des taxes et des coûteuses contraintes règlementaires est inadmissible pour la plupart des Français et la précarité énergétique deviendrait incontrôlable. La taxe la plus connue est la contribution au service public de l'électricité, déjà dix milliards par an pour la prochaine décade, enclenchée par l'option de diminuer de 25% la part du nucléaire au profit d'énergies intermittentes ne se développant qu'à l'abri d'obligations d'achat à prix exorbitants. Mais il en existe d'autres comme la taxe carbone et la taxe contribution énergie climat sur les carburants de 4 centimes d'euros par litre, passées inaperçues grâce à l'effondrement du prix du pétrole, mais qui seront toujours là même quand leurs prix remonteront [2]. Et aussi le coût de la bureaucratie des certificats d'économie d'énergie, celui des ampoules dites vertes, imposées, même lorsque leur utilisation ne dégage aucune rentabilité, celui des agrocarburants incorporés à l'essence et au diesel, celui du méthane issu de la méthanisation [3]. De même, la loi est pleine de bonnes intentions en ce qui concerne l'isolation des logements. Mais parce que ces travaux ne sont pas toujours rentables, ils doivent eux-aussi être subventionnés par l'État. Dans cette catégorie, la norme de construction RT2012 qui favorise le chauffage aux combustibles fossiles aux dépens de l'électrique, et surtout des pompes à chaleur qui offrent une énergie à contenu carbone quatre fois inférieur à celui du gaz, constitue un mystère bureaucratique. La relance du secteur de la construction appelle une toilette sévère des réglementations. Ces charges pèsent sur les particuliers mais aussi sur les entreprises, l'État et les collectivités locales, détournant les capitaux disponibles des investissements rentables vers des investissements parfois utiles mais jamais rentables. L'idée que la France pourrait entrer dans une nouvelle phase de croissance et de prospérité en mettant en œuvre par la contrainte des technologies moins efficaces que les précédentes, est inimaginable. Cela ne s'est jamais produit, pas quand la vapeur a remplacé la force animale, ni pour le chemin de fer, l'électricité, le moteur à explosion, l'électronique, la révolution verte agricole ou la médecine scientifique. Donc l'essentiel des gains d'émissions d'ici 2050 se fera en développant l'utilisation des énergies décarbonées opérationnelles et rentables dont le nucléaire. "Il faut bâtir de nouvelles centrales nucléaires" a déclaré Ségolène Royal le 13 janvier 2015, dans un entretien publié par le magazine Usine Nouvelle. Après sa condamnation de " l'écologie punitive ", cela fait espérer que les centrales existantes, dont Fessenheim, seront maintenues en production tant qu'elles seront certifiées par l'indépendante et rigoureuse Autorité de Sûreté Nucléaire, et que leur exploitant jugera qu'elles sont économiquement performantes.