Loi Macron ou quand le PS quitte définitivement le camp de la gauche

Par Sergeuleski

   Alors que la gauche triomphe en Grèce jusqu'à occuper le fauteuil de Premier ministre, à partir de ce lundi débute à l'Assemblée deux semaines de débat autour du projet de loi "pour la croissance et l’activité" porté par le ministre de l’économie Emmanuel Macron.

Un petit rappel sur la nature de ce projet qui consacre le démantèlement de notre contrat social issu du CNR, s'impose donc.

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Le PS, Hollande, Valls et Macron à l’heure de la Novlangue de George Orwell !

   Ou quand...

  • Des licenciements économiques sont présentés comme des plans de "sauvegarde de l’emploi"
  • Le chômage partiel… de l’activité partielle..
  • L’exploitation des travailleurs… de la compétitivité…
  • Le droit à la formation… l’obligation de changer de métier tous les dix ans…
  • Des contrats précaires… des "contrats libres"
  • Le chantage au « passage en force »… l’horizon indépassable d’un dialogue social à sens unique…

Le MEDEF l’a rêvé, le projet Macron l’a proposé !

- La mise à mort du recours « Prud’homal ». Les conseillers prud’homaux se voient soumis à un contrôle plus fort avec pour conséquence un engorgement supplémentaire et des jugements expéditifs.

   Pour les sanctions, les patrons pourront échapper et aux juges et aux inspecteurs du travail : l’administratif ne sera plus l’inspecteur mais le Directeur Régional des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation sans aucune garantie d’indépendance.

- Face à la Pénurie organisée des médecins du travail, la visite d’embauche cesse d’être une obligation légale. Aux médecins du travail jugés trop favorables aux salariés, les employeurs pourrontsubstituer « d’autres professionnels » plus susceptibles de rendre des avis d’inaptitude qui ouvrent la porte aux licenciements.

- Le projet Macron simplifie le licenciement  dans les petites, moyennes et grandes entreprises sans réintégration possible et sans indemnités des salariés

- A propos de l'obligation d'embauche de travailleurs handicapés, les employeurs pourront désormais passer des contrats à des « entreprises adaptées » : l’employeur ne paiera plus directement le salarié ; il n’aura plus l’obligation de l’embaucher. 

- Le projet MACRON a inscrit la possibilité pour les entreprises de réduire désormais les consultations des institutions représentatives du personnel.

- Au sujet du travail du dimanche (et de nuit) qui pourra s’exercer dans plus de zones et pour plus de dimanches, c’est la suppression du droit du travail, avec la prétendue liberté des salariés qui prévaudra

   Pour résumer, avec le projet de loi Macron, il suffira que l’employeur obtienne l’accord du salarié pour qu’aucun droit du travail ne puisse remettre en cause cet « accord ».

   Dans le contexte de la domination de la Commission européenne, de l'Allemagne et de ses dictats ainsi que de l'accord commercial trans-atlantique (TAFTA), à propos de ce projet de loi Macron, l’ex-présidente du MEDEF n’hésite plus à parler d'un nouveau contrat social : celui d'une « soumission volontaire » et salutaire. La "droite", elle, n'est que moyennement satisfaite ; sans doute, attendait-elle davantage encore de ce ralliement de la présidence Hollande à un libéralisme et à un économisme qui marque la sortie définitive du PS du "camp de la gauche". Pour preuve : le fait que ses députés voteront en faveur du projet à la quasi unanimité.

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