© Julien Ribot
Ces mots, ces lettres, ces dessins, je les ai tous vu se faire graver jour après jour.Je ne suis qu’un arbre mais je pourrais vous conter l’histoire de tous ces signes dans le moindre détail. J’en ai vu passer des passionnés qui sont venus étaler leur amour sur ma souche. Pensez bien que je ne vais pas vous parler de tous ces amoureux car je risque de vous lasser assez rapidement.Je vous raconterais juste le passage de mes trois couples favoris, ceux qui ont réussi à se démarquer du lot à mes branches.Ha Inês et Jorge, ils sont passés un soir d’été. Ils devaient être en vacances dans le coin et ils se sont arrêtés sur ce banc caché par mes branches. Ils sont restés un moment enlacés à mes côtés à se dire des mots doux. Peut-être venaient-ils de se rencontrer ou alors faisaient-ils partie de ces vieux couples très soudés et très amoureux malgré le temps qui passe. Je n’en jamais rien su car je ne les ai vus qu’une seule fois mais leur affection est gravée en moi à jamais.Laurent et David passaient tous les soirs dans le quartier en revenant de l’université. Ce banc protégé par mes branches était leur arrêt à l’abri des curieux, le seul endroit où ils se sentaient libres de laisser aller leurs sentiments sans avoir peur des qu’en-dira-t-on. Je me souviens du dernier jour où je les ai vus, ils arrivaient main dans la main, s’embrassant passionnément. Ils sont venus graver leurs initiales D et L sur mon tronc. Enfin, ils avaient tombé le masque et n’avaient plus cette crainte de vivre leur amour au grand jour.Marie et Catherine étaient deux adolescentes de seize ans sans aucune appréhension. La première fois qu’elles sont passées devant moi, elles se promenaient main dans la main au milieu de la foule. Je voyais ses regards braqués sur leur amour et elles aussi le sentaient mais leur bonheur était plus fort que tout et elles ne s’en souciaient guère. Sur le chemin du retour, elles sont venues s’asseoir sur le banc sous mes branches, juste pour se reposer quelques minutes avant de repartir. C’est au cours de cet arrêt qu’elles ont gravé leurs initiales M et C sur ma souche Depuis ce moment-là, je les vois passer tous les jours et elles ont l’air toujours aussi amoureuses qu’au premier jour. Au commencement, je me sentais gêné de voir tous ces couples venir se poser sur mon banc, j’avais le sentiment de les espionner, maintenant c’est devenu une passion et j’aime leurs histoires qui m’enrichissent chaque jour.Magazine Culture
Après trois semaines d'absence, me voici de retour pour l'atelier d'écriture de Leiloona. Qu'est ce que ça fait du bien de reprendre, cet atelier m'a manqué mais j'étais tellement occupée avec mes journées de 12 heures plus des exercices à refaire soir et week-end que je ne trouvais plus le temps.Aujourd'hui, du changement, j'ai laissé Emma et Oliver sur le côté et peut-être que vous les retrouverez plus pour l'instant car ils bouillonnent tellement dans ma tête que j'ai d'autres projets pour eux mais ça c'est à voirJ'espère que ma participation de la semaine vous plaira. Bonne lecture et bonne découverte à tous.