L’organisation politique islamiste Ennahdha a donc cessé de se comporter face à la réalité nouvelle, comme si cette dernière n’était pas le résultat d’élections qui a mis fin à la légitimité infinie que ses chefs estimaient être la leur. Le recours au bluff, en voulant paraitre plus fort, face à un adversaire qui l’est réellement constitue l’une des situations où le bluff est déconseillé aux yeux des grands joueurs de poker. De même que le recours à la simulation et à la dénégation face à la réalité des faits, pour faire valoir comme concession, ce qui leur a été arraché par la pression pacifique de la société civile, ne peut aider les nahdhaouis à garder , un quelconque degré d’une légitimité démocratique à participer au pouvoir. Les élections aussi bien parlementaires que présidentielles viennent de leur accorder un pouvoir d’opposition politique qu’ils se doivent d’exercer, dans le respect des règles du jeu démocratique, tel que défini, par une constitution dont ils se disent fiers et en revendiquent la paternité.
La décision de ne pas accorder leur confiance au gouvernement Essid et de se positionner dans l’opposition pourrait être pour eux le commencement d’un apprentissage politique qui les fera accéder au statut de parti politique, dans un pays de démocratie avancée. En espérant que les séquelles de leur passage par le pouvoir, durant les trois dernières années, ne les rattrapent pas et les obligent à des choix douloureux ou bien à d’autres, plus radicaux encore que ceux qui les ont fait accéder au pouvoir.
Reste à dire que par sa décision de ne pas accorder sa confiance à ce gouvernement, Ennahdha vient de laisser à découvert, tous ceux qui ont misé sur une alliance contre nature entre Nidaa Tounes et les islamistes. Dont le Parti de Hamma qui, lui aussi a décidé de se positionner dans l’opposition et de devenir, par la même l’allié objectif de Ghanouchi. C’est-à-dire, de retourner à la case départ du temps où on fraternisait en bons Kasbéjis. Comme si rien n’était. Et les martyrs, auront désormais droit au plus respectueux des hommages qui les invitera à bien profiter de leur présence,Là Haut, auprès de l’Éternel
Le démarrage de la Seconde République, se fait donc dans des conditions inédites de mise à l’épreuve d’un parlement fort de sa légitimité réelle et du pouvoir qui lui accordé par la nouvelle constitution, mais dont les partis, dans leur ensemble sont en cours de formation. Et tout indique que ce qui va être soumis à l’épreuve du vote de confiance sera autant ce gouvernement dont une bonne majorité sont indépendants que les différents groupes politiques dont se compose le parlement.
Toutes tendances confondues.
La Tunisie et sa révolution ne peuvent compter, pour le moment, que sur la protection d’Allah, Le Tout Puissant et sur le Savoir faire politique de leur vieux Président et sa foi évidente, dans la capacité des Tunisiennes et desTunisiens à faire plier le destin.