Le 20 janvier, au cours du Journal télévisé de 20 heures de la 2, David Pujadas a qualifié un médecin victime d’un acte islamophobe, de « musulman marié à une Française ». Pendant l’émission Des paroles et des actes, Madame Najoua Arduini ElAtfani, présidente du Club du XXI° siècle, l’a interpellé en ces termes : « C'est dramatique monsieur Pujadas. Ce n'est pas un musulman marié à une Française, c'est un Français musulman marié à une Française qui n'est peut-être pas musulmane ou qui est peut-être catholique. Mais le poids des mots est très important. »
David Pujadas, cet éminent journaliste qui officie lorsque France Télévisions offre généreusement du temps d’antenne prime time au citoyen Nicolas Sarkozy, lui répond ainsi : « Dont acte. C'était une Française catholique ». Ce qui montre qu’il n’a rien compris à la mise au point de son interlocutrice. Elle ne lui reprochait pas de ne pas avoir indiqué qu’il s’agissait d’un mariage mixte. Son grief portait sur le fait qu’il avait confondu confession et nationalité. Monsieur Pujadas quittait ainsi notre démocratie laïque pour cingler hardiment vers les pays où règne la théocratie.
Quant au Dont acte, je le trouve un rien cavalier, plus administratif que personnel. Plusieurs médias ayant rapporté ce fait parlent des excuses de David Pujadas. Je les cherche encore. Celui-ci termine sa réponse ainsi : « Merci de l'attention précise aux mots. Vous avez raison, ils comptent beaucoup. Et ce n'était pas très heureux ». Il reconnaît l’importance des mots, admet avoir été maladroit mais où donc présente-t-il des excuses ?
Il y a beaucoup plus grave, j’oserais même dire qu’il est criminel de réduire les hommes à leur confession ou à leur origine. C’est cette déviance qui permet les massacres de masse, ceux que nous avons connus au XX° siècle et ceux qui semblent tout disposés à se poursuivre de nos jours.