C'est donc un film que j'avais très envie de voir en salles, mais que faute de temps et de salles lyonnaise le passant, j'ai du me contenter de le voir en DVD (le film sort la semaine prochaine, le 3 février exactement chez BAC films).
En effet, après un premier long métrage remarqué, Au voleur (2009), Sarah Leonor signe un second long-métrage d’une grande ambition sur le papier en traitant de plusieurs thèmes essentiels et peu traités au cinéma.
La réalisatrice prend comme point de départ l’engagement militaire de deux hommes qui se rejoignent grâce à leurs valeurs pour évoquer différentes thématiques : la quête d’identité, l’immigration, l’adoption ou encore la naissance d’une famille.
Dans le rôle principal, le comédien belge Jérémie Renier découvert par les frères Dardenne, témoigne si besoin est, et une nouvelle fois de l’étendue de son talent et des multiples facettes de son jeu d’acteur.
En effet, dans le rôle de militaire qui officie au sein de la Légion Étrangère, blessé et sauvé d’une mort certaine par son meilleur ami d’origine tchétchène, il atteint une finesse et une puissance de jeu vraiment admirables.
Et son duo avec le jeune Ramzan Idiev, qui incarne brillamment le fils de son compagnon d'armes, fonctionne parfaitement, bien mieux que celui formé par Bérénice Bejo et le jeune acteur dans The Search, sur un mode de fonctionnement un peu similaire.
Même si le début de film tarde à se mettre en place, le film prend toute son ampleur romanesque dans la seconde partie, lorsque le personnage de Jérémie Renier est amené à faire face à ses responsabilités. La caméra de Sarah Léonor sait être à la fois cruelle et tendre afin de saisir ces moments de vérité entre ces êtres qui ne sont pas au départ forcément très doués pour la douceur et la sensibilité.
Le film évite donc largement le piège du sentimentalisme, même si du coup on pourra lui reprocher une certaine froideur. Mais cela n'empêche pas ce Grand Homme d'être un film sensible subtil et touchant, que je vous recommande fortement, dès sa sortie dans une dizaine de jours.
LE GRAND HOMME Bande Annonce