Littérature en jeu(x), c’était le sous-titre de l’exposition de l’OULIPO.
Auteurs en je(u), tel était le titre d’une rencontre avec des auteurs et des textes de théâtre jeunesse.
On pourrait continuer avec Théâtre en jeu(nesse) ou (naisse) ou encore (n’est-ce)…
Mais je n’abuserai pas des parenthèses.
Débat, lectures, mise en espace, tel était le programme au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine (94).
J’y ai découvert Martine à la plage, de Simon Boulerice, auteur québécois, présenté par la Manivelle Théâtre, une équipe venue de Wasquehal (59).
Martine a quatorze ou quinze ans et tombe amoureuse de son voisin, marié et papa d’une petite Chloé. Peu à peu, elle va se persuader de cet amour, construire des chimères, échafauder des plans. On en rit. Parce que c’est, bien sûr, un amour impossible et que toutes les démarches entreprises, comme prétendre que sa vue baisse pour aller voir et revoir l’optimétriste - c’est le métier du voisin à la ville -, ont à nos yeux quelque chose de risible. Et quand le voisin fait preuve d’attention vis-à-vis d’elle, on comprend bien qu’elle interprète à tort ses mots et ses gestes. C’est donc une comédie. En est-ce une pour Martine ? Rien n’est moins sûr. C’est pour quoi elle décidera de le suivre quand il partira : elle sait, prétend-elle, conduire l’automobile dans laquelle son père donne des cours de conduite… Les fantasmes amoureux de cette adolescente peuvent être dangereux. Et quand on vient d’en rire, ils nous abasourdissent soudain, sans possibilité de retour.