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Ces 11 personnes ont été appréhendées à la suite de deux manifestations connexes, à Phnom Penh, la capitale cambodgienne, en novembre 2014.
"Ces militants sont victimes de la répression incessante des autorités cambodgiennes contre les manifestations pacifiques. Ils n'auraient jamais dû être poursuivis en justice, et encore moins emprisonnés. L'utilisation cynique de diverses lois et des tribunaux dans le but d'intimider et de punir des personnes ayant exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique doit cesser", a déclaré Janice Beanland, spécialiste du Cambodge à Amnesty International.
Sept de ces femmes, résidentes du quartier de Boeung Kak à Phnom Penh, ont été arrêtées le 10 novembre 2014 après avoir traîné un lit sur la chaussée près de la mairie, geste symbolique de protestation contre l'inaction manifeste des autorités face à des inondations dans leur quartier. Le lendemain, elles ont été inculpées d'"entrave à la circulation" au titre de la législation sur la circulation routière, et condamnées à un an de prison à l'issue d'un procès ayant duré moins de trois heures.
Les trois autres femmes - deux de Boeung Kak et une de Thmor Kol, un autre quartier dont les résidents risquent d'être victimes d'expulsions forcées - et le moine bouddhiste ont été arrêtés après avoir mené une action de protestation pacifique devant le tribunal municipal de Phnom Penh. Ils entendaient réclamer la libération des sept militantes durant le procès de celles-ci le 11 novembre. Ils ont été inculpés le lendemain, le 12 novembre, d'"entrave au travail d'un représentant de l'État" et également condamnés à un an de prison au terme d'un procès sommaire.
Ils sont tous détenus au centre correctionnel de Prey Sar aux abords de Phnom Penh.
Les femmes ont entre 28 et 75 ans. Au moins deux d'entre elles ont de graves problèmes de santé - l'une continue à souffrir de saignements consécutifs à une fausse couche survenue peu avant son arrestation. Toutes ces femmes soutenaient leur famille financièrement ou s'occupaient d'enfants, et leur emprisonnement injuste a eu de graves répercussions sur leurs proches.
Des milliers de personnes ont été expulsées de force dans les environs du lac Boeung Kak depuis 2007, époque à laquelle le terrain a été donné à bail à une entreprise pour qu'elle s'y développe.