Hier, 23 janvier 2015 (alors qu’il n’y avait pas encore de neige), j’attendais avec impatience l’arrivée d’un nouveau CD de Georges Chelon, envoyé depuis la France par recommandé international. Au bout du compte, je suis bien entré en possession du dit CD, mais non sans mal.
Aux alentours de 13 heures, l’heure de passage du facteur, j’attendais attentivement le moindre son de sonnette. Rien. À 13h50, je suis allé vider la boîte aux lettres. J’y ai trouvé un avis, horodaté à 13h40, signalant qu’un paquet m’était destiné, mais qu’étant donné qu’il n’y avait personne à la maison, je pouvais aller le chercher à partir du lundi 26 au bureau de poste situé à 10 km de mon domicile !
Les heures d’ouverture du dit bureau combinées à mes propres contraintes étaient telles que je ne pouvais espérer y aller chercher le précieux paquet que mercredi 28, dans l’après-midi. J’ai alors décidé de prendre le risque de m’y rendre ce vendredi 23 vers 16 heures. C’était une bonne idée : mon paquet était déjà là et j’ai pu ensuite découvrir ce 37e album inédit, en 50 ans de carrière, de Georges Chelon. Album assez intéressant d’ailleurs, avec des sons nouveaux ! Bref, tout finit bien, mais pas dans le meilleur des mondes !
Ce matin, j’ai téléphoné au 022 012345, service de la clientèle chez bpost. Après l’habituelle – mais énervante – attente relationnelle avec une machine à aiguillage pas tout à fait contrôlée, j’ai enfin été en contact avec une personne humaine. Charmante, c’est le moins qu’on puisse dire ! À la limite, je me retrouvais allongé sur un divan psychanalytique tant il y avait là d’assertivité libidineuse !
Au-delà de la sensualité de la voix de mon interlocutrice, j’ai ainsi appris qu’il y avait quelque part un règlement qui dit que dès que la distance entre la boîte aux lettres – inévitablement située sur le bord de la voie publique – et la sonnette d’entrée dépasse 1,50 m, le préposé au courrier n’est pas obligé de franchir la distance outrepassant cette limite et peut se contenter de déposer un avis dans la dite boîte aux lettres !
Je l’avoue : il y a bien 4 mètres, peut-être même 5, entre la boîte aux lettres que nous avons dû installer « au bord de la route » et la sonnette restée à côté de l’ancienne boîte aux lettres ! Je suis donc coupable et je ne mérite que le sort qui m’a été réservé par le facteur ! Sa charmante collègue que j’avais au bout du fil m’a quand même suggéré de coller un bouton de sonnette sans fil sur ma boîte aux lettres. Que voilà une bonne idée ! Cela va effectivement tout changer dans le travail du dit facteur. Moi, ça me coûterait quelques dizaines d’euros, mais de quoi devrais-je me plaindre ?
Bref, j’ai eu mon colis. Au prix d’une demi-heure de route pour parcourir les 20 km. Au prix du carburant actuel et des autres frais liés à ma voiture, cela ne fait jamais que 6,2 EUR. Bêtement dépensés parce que M. le facteur avait le droit de ne pas parcourir les 2,50 m supplémentaires le reliant à la malheureuse sonnette qui lui aurait permis d’avoir un contact humain heureux et chaleureux !
Dernière chose, qui n’arrange rien. Ma charmante interlocutrice téléphonique m’a dit, quand je me désolais de la qualité du service au public : « Mais vous savez aujourd’hui, la Poste est privée… ». Je lui ai répondu que je travaillais aussi dans une société privée et que – justement – je savais ce que signifiait dans ce cas la qualité du service au client, sans laquelle nous ne nous maintiendrions pas sur le marché… Elle m’a dit « Vous avez raison, mais vous savez comment vont les choses. Si ça ne tenait qu’à moi… ».
Et pourtant, Madame aussi gentille que vous soyez, oui, cela ne tient qu’à vous et à vos collègues. Au-delà des règlementations stupides décidées par des machines sans cœur, il reste le vôtre. Il faut parfois l’écouter ! Au-delà d’un mètre cinquante !