Chronique #71
Janvier 2015
- Titre : Le fils
- Auteur : Lois Lowry
- Editeur : L’Ecole des Loisirs
- Parution : [2012] – octobre 2014 (réédition)
- Nombre de pages : 390 pages
- Genre : Jeunesse / Dystopie
Présentation de l’éditeur
Les pêcheurs l’ont surnommée Claire de l’eau. Quand ils l’ont arrachée aux flots et ramenée au village, la jeune naufragée ne se souvenait de rien, saut de son prénom.
Personne ne sait qu’elle a grandi dans la communauté, une société où les couleurs n’existent pas et où les émotions sont interdites. Personne ne peut imaginer qu’elle a été programmée pour être mère porteuse, qu’elle a été inséminée à l’âge de quatorze ans, qu’elle a eu un fils, qu’on le lui a arraché.
Depuis, Claire n’a plus jamais été la même, obsédée par cet enfant qu’elle a tenu une seule fois dans ses bras, hantée par ses boucles blondes et ses yeux clairs.
Elle fera tout pour retrouver son fils, jusqu’à accepter un terrible sacrifice…Avec Le fils, Lois Lowry clôt le cycle du Passeur entamé eu 1993 et publié avec un immense succès dans le monde entier.
Mon avis sur le livre
Je ne dirais pas que cette suite est une déception mais une chose est sur, Le Fils n’est pas du tout à la hauteur du Passeur. Je vous l’ai dit il y a quelques jours, ce classique jeunesse que je n’ai découvert que cette année (alors qu’il fut originellement édité en 1994) fut un vrai coup de coeur. Vous imaginez donc mon enthousiasme lorsque j’ai découvert qu’il y avait une suite. Malheureusement, ce roman ne fut pas la suite que j’attendais. Peut-être est-ce dû au fait que l’auteur l’ai écrite presque 20 ans après le Passeur ou peut-être est-ce dû à l’histoire… La question reste ouverte. Mais voyons tout de même de quoi est fait ce récit.
Je m’attendais donc à retrouver Jonas et Gaby vu que c’est avec ces deux personnages que le premier tome se conclu. Ces deux héros m’avaient d’ailleurs émue et embarquée dans une aventure palpitante. Mais non ! Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’à l’ouverture du roman, je découvris les mots d’une jeune fille appelée Claire. Lois Lowry, mais quelle idée as-tu eu ?
Bien qu’étonnée et déçue de ne point retrouver le point de vue masculin de Jonas, j’ai tout de même été assez vite rassurée de voir qu’on était retourné au même endroit et à la même époque que dans le passeur, lors de la cérémonie des 12 ans de Jonas.
La première partie de ce récit nous ramène donc à la même période que le tome 1. Néanmoins, cette fois-ci, c’est d’un tout autre point de vue que nous découvrons l’histoire. Claire est une jeune mère porteuse (de 13 ou 14 ans) qui rencontre certaines difficultés lors de son accouchement. Suite à cela, au lieu de rester avec les autres mères porteuses pour produire 2 enfants supplémentaires (comme il est de coutume), elle est envoyée à l’alevinière pour y travailler le restant de sa vie. Mais Claire est loin d’être satisfaite avec une vie telle que cela. Ne recevant plus la pillule obligatoire qui contrôle les émotions et sentiments, elle commence à ressentir un manque… un besoin même… celui de retrouver cet enfant qu’elle a mis au monde et qui lui a été enlevé. Claire va donc commencer à fréquenter le centre nourricier où travaille d’ailleurs le père de Jonas.
Les destins des différents personnages vont continuer à se croiser pendant toute la première partie de ce récit. Mais alors que le lecteur commence la seconde partie, il va soudainement voir Claire monter à bord d’un bateau qui lui laissera un souvenir vague et flou et qui lui causera une perte de mémoire intense. Ce voyage en mer qui lui fera passer un très mauvais moment va l’emmener très loin de chez elle, sur une terre inconnue et hostile. Abandonnée et perdue, elle va être recueillie par une peuplade très différente de la société dans laquelle elle vivait.
Petit à petit, Claire va se reconstruire une nouvelle vie auprès de ces nouvelles têtes mais avec le temps qui passe, le creux qui existe toujours en elle va la pousser à dépasser ses limites. Car ce dont Claire est certaine, c’est qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver… son fils.
***
Je pense que vous l’avez compris, on est loin d’être retombé dans l’ambiance unique que Lois Lowry avait réussi à créer avec le Passeur. Le ton et l’univers changent un peu dans cette suite qui s’est d’ailleurs fait attendre un long moment auprès des lecteurs des années 90′. Je ne dirais pas que je n’ai pas aimé l’histoire car la fin est tout de même touchante et la plume de l’auteur est de qualité mais ce n’était tout de même pas la fin que j’espérais. En résumé, une histoire bien écrite et émouvante mais qui n’est pas une suite immédiate du Passeur. Retenez aussi que les questions sociétales importantes que Lois Lowry posait dans son premier récit se retrouvent également dans ce tome-ci. Qu’est-ce qui nous motive ? Avons-nous vraiment le choix ? Que serions-nous prêt à abandonner pour avoir la chose que l’on désire le plus au monde ? Un très bon roman pour les enfants et jeunes adolescents mais aussi pour les adultes en quête de réflexion.
#atouchofbluemarine
24/01/2015
A propos de l’auteur
Lois Lowry est née en 1937 à Honolulu, dans l’île de Hawaï. Elle vit entre Boston et une vieille ferme à la campagne. Avant de se consacrer entièrement à son métier d’écrivain, elle a travaillé comme journaliste indépendante, écrivain et photographe. Son amour pour les enfants l’a poussée tout naturellement à écrire pour eux. » Partout où je me trouve, dit-elle, que ce soit dans un restaurant, à l’aéroport ou dans une école, je regarde les enfants, j’observe leur comportement et je les écoute parler entre eux. Je me rappelle les événements que j’ai vécus, alors que mes deux garçons et mes deux filles étaient encore jeunes et ces souvenirs inspirent les thèmes de mes livres. » Elle compare les livres à des torrents qui dégringolent des montagnes emportant avec eux cailloux et filets d’eau qui viennent petit à petit les transformer en rivières. À l’instar des rivières, les livres se nourrissent de souvenirs, d’images, de blessures et ce faisant «ouvrent les portes d’un Ailleurs».
On doit, entre autres, à Lois Lowry, outre « Le Passeur » et « Compte les étoiles », la série des Anastasia, traduite par Agnès Desarthe. Ses livres sont traduits en huit langues et certains d’entre eux ont donné lieu à des films.
Relire la chronique du Passeur
Livre + Film