- que le premier ministre était hier en déplacement à Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne. Pas besoin d’un quota illimité de tirets pour passer au-dessus de son quant-à-soi et dire ce qu’on pense de ce qu’il a dit et qu’on peut supposer qu’il a pensé. S’adressant aux lycéens, Manuel Valls a déclaré ceci à propos du terrorisme : Votre génération doit s'habituer à vivre avec ce danger, et ce pendant un certain nombre d'années. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir, pourraient chanter en chœur et encore Johnny et les sosies plus ou moins officiels de Johnny. Oui gris c’est gris, avec de telles prédictions, même les chats ne sortiront plus la nuit. Et ils se cacheront le jour. Votre génération doit s’habituer à vivre avec, ouh la jolie phrase, elle pourrait être vite adoptée par tous les politiques à propos, aussi, du chômage haute dose, de la crise qui n’en finit pas, des impôts qui baisseront mais seulement l’année prochaine de l’année présente, et des radars aussi nombreux que les retards SNCF. Lorsque la vie nous berce trop près des murs, on peut leur casser les oreilles, phrase qui ne veut rien dire sauf si on lui trouve un sens.
- qu’une séance UV prépare la peau au bronzage et évite une carence en vitamine D sont des affirmations fausses, voire de fausses affirmations, et puisqu’elles sont fallacieuses et qu’une prétérition au petit matin est toujours agréable, je ne vous les dirai pas. Ceci étant dit, et même si les dermatologues évoquent régulièrement les dangers de la chose, il existe 40 000 cabines de bronzage dans le pays, dont 60 Millions de consommateurs réclame d’ailleurs l'interdiction pure et simple. Les français sont joueurs. Ça doit être un concours. On en trouve qui choisissent la malbouffe, d’autres la clope, certains l’alcool, et d’autres les cabines à UV. Le choix des armes, si je puis dire, mentionné à l’envi dans la rhétorique ancienne et totalement inventée par mes soins de la philosophie qu’on appelle le findevieprécocisme, ou mortplusprochisme en gréco-romain. Lorsque la vie nous berce trop près des murs, on peut leur casser les oreilles, phrase qui ne veut rien dire sauf si on lui trouve un sens.
- que le salon international de la lingerie ouvre ses portes aujourd’hui à Paris. Faisons le point sur l’actu de la chose. Fini l’érotico-glam vaguement SM, place aux eighties sexy et aux nineties normcore. Plus précisément, broderie, soie, dentelle, collections très travaillées et finitions délicates, avec des détails, bijoux, fils de lurex ou d’or, mais évidemment retour du low profile, de la sobriété, du luxe de l’humilité, le courant normcore, quoi. Et puis, à noter, le clean cut, c’est-à-dire le sans couture, est partout. La seule constante ? Les hommes qui ne savent pas choisir mais veulent offrir ne sauront toujours pas choisir, ceux qui savaient sauront encore, sauf si les premiers cités apprennent des seconds ou des femmes en leçons particulières. Pour finir et tenter de rien oublier dans ce lot de précisions précises, cette année les créateurs de lingerie ne s’arrêtent plus au simple ensemble de corseterie, soutien-gorge/culotte mais créent un véritable vestiaire-lingerie avec caraco, body, nuisette, pièce de loungewear. Et comme disait presque Tartuffe, couvrez ce saint que je ne saurais voir, Valentin. Lorsque la vie nous berce trop près des murs, on peut leur casser les oreilles, phrase qui ne veut rien dire sauf si on lui trouve un sens.
Magazine Humeur
samedi 24 janvier 2015