[Film] Timbuktu (2014)

Par Tix @ThierryTix

France Mauritanie – 2014 – 1h37

  • PRÉCISIONS

- Réalisateur: Abderrahmane Sissako
- Avec: Ibrahim Ahmed, Abel Jafri, Toulou Kiki
- Musique: Amin Bouhafa
- Scénario: Abderrahmane Sissako et Kessen Tall
 

  • NOTE GLOBALE :


 

  • DE QUOI ÇA PARLE ?

Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, un petit berger âgé de 12 ans qui s’occupe de son troupeau de vaches.

  • NOS AVIS

Mickdeca :

Timbuktu est une fiction dramatique, qui relate pourtant une réalité, celle de l’oppression exercée par les extrémistes islamistes. Abderrahmane Sissako signe ici un long métrage fort, un coup de poing qui a le mérite de dénoncer la cruauté, la stupidité et la violence humaine.

Premières images, premiers coups de feu, premier sursaut pour le spectateur. A l’écran la poursuite d’une gazelle par des hommes armés de kalachnikov. Le message est claire, la gazelle représente le peuple soumis à la pression de ces fascistes islamistes, le film est dès lors une satire de ce monde abject qui utilise la religion et la croyance pour asservir, obliger et soumettre.

Le long métrage relate l’occupation du village de Tombouctou par les djihadiste islamistes, qui instaurent des lois abusives, que ce soit l’interdiction de la musique, l’imposition de la charia, l’instauration d’une parodie de justice. Des injustices dont l’impact ne se limitent pas à des atteintes à la liberté évidente mais aussi à la religion musulmane elle même, qui devient un objet torturé et tourmenté par les actes d’infamies purs exercés par ces tortionnaires. Les scènes avec l’Iman du village sont alors criantes de vérité.

Le sujet ne tombe jamais dans le manichéen en partie grâce à la représentation des bourreaux, pour lesquels on délaisse l’image de monstres sanguinaires pour préférer celui de fantassins endoctrinés. Des fantassins jamais colériques, calmes et parfois déconnectés de leurs propres lois, comme cette très belle scène où un djihadiste abandonne pour quelques instants sa Kalachnikov pour danser.

Malgré la barbarie, Timbuktu a de vrais moments poétiques, filmés magistralement comme cette séquence où l’interdiction du football oblige les jeunes de ce village a jouer avec un ballon imaginaire. Un véritablement moment de bravoure, un ballet majestueux pour une des plus belles scènes du long métrage.

Enfin Timbuktu est un film à voir, un film témoignage pour ne pas oublier que les premières victimes de l’extrémisme islamiste sont les musulmans, ne pas faire d’amalgame. Timbuktu est nominé à l’oscar et l’on souhaite qu’il soit élu meilleur film étranger pas seulement parce qu’il relate une dure réalité dans laquelle le cinéma devient plus que du cinéma, mais surtout parce que la maestria de son réalisateur est sans conteste.

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