La thèse peu orthodoxe que nous défendons, c’est de considérer que la physique avant d’être une science est une philosophie de la nature. Elle explique mais ne participe en rien de la démarche scientifique traditionnelle axée sur l’expérimentation et l’usage des outils mathématiques. Cette philosophie est destinée à compléter la science en reformulant les concepts implicites sur lesquels elle est aujourd’hui fondée. Cette position épistémologique engendre ceci comme conséquence : la science physique peut persister à fonctionner sans recourir à cette philosophie de la nature sans grand dommage pour son avancée technique.
Ainsi, la relativité n’explique pas l’origine d’une vitesse limite mais cela ne n'interdit pas l’usage de l’appareillage mathématique fournit par Einstein. De même, on ne sait rien sur la cause de l’intrication quantique mais cela n’empêche pas l’utilisation de cette propriété des ondes pour le codage d’informations secrètes.
La théorie du big-bang, la fuite consécutive des galaxies, semblent satisfaire la majorité des scientifiques puisque s’accordant si bien avec l’idée monothéiste du jour de la création. Si nous lui substituions la conception d’un univers éternel incréé, sur le plan expérimental aucune découverte sensationnelle n’en sera issue. Par contre, c’est la vision du monde, le rapport au temps et la place de l’homme dans l’univers qui en seront complètement bouleversés.
L’affirmation selon laquelle les ondes EM sont composées de prématière n’est pas de nature à modifier les protocoles expérimentaux. Nous continuerons à user de notre téléphone portable sans nous soucier de savoir que ces ondes résultent de la mise en mouvement de la prématière. De même, nous continuerons à nous mouvoir dans l’espace « vide » indifférents à ce milieu de prématière dans lequel nous baignons. Nous ignorerons aussi qu’il existe une autre substance radicalement différente de la matière. Nous ne connaitrons rien du cycle éternel prématière/matière par lequel cette matière peut surgir et à nouveau se fondre dans la substance de l’espace d’où elle est issue.
Toutes ces connaissances ne sont pas utiles directement à l’employé de banque pour exercer son métier ni au scientifique pour poursuivre ses expériences spécialisées. Elles relèvent d’un désir de savoir qui ne s’obtient que par la recherche rigoureuse de la vérité et par le raisonnement exigeant. Mais aussi et surtout par la volonté de poursuivre l’aventure de la recherche toujours en quête « d’autre chose » que le savoir établi.