Neige sur le Koya-san – Jour 1

Par Camillebook @carnetsdecam

Bonjour à tous !

Le weekend dernier, mon copain m’a fait la surprise de réserver une nuit dans un temple bouddhique sur le mont Koya, à 2h environ d’Osaka. Autant vous dire qu’il y a pire pour finir la semaine ;) L’idée d’aller faire un tour par là-bas nous était venue grâce à une amie qui s’y était rendue dans les premiers jours de janvier et dont les photos de jardins et temples enneigés nous avaient fait rêver, mais les prix du voyage et du logement n’étaient pas abordables, aussi je pensais que tout espoir était vain. Mais c’était sans compter sur mon chevalier servant ! Bref, à peine rentrée des cours, me voilà qui prépare ma valise à toute allure avant d’embarquer dans le Shinkansen à Shinagawa.

Après une nuit à Osaka, nous nous mettons en route pour le mont Koya : 50 min de métro, puis 40 min de petit train de montagne, 5 min de funiculaire, 10 minutes de bus sur les routes sinueuses puis enfin, notre destination, à 900 mètres d’altitude ! Pendant ce long trajet, nous avons tout le temps d’admirer la végétation luxuriante, quasi junglesque, de la contrée reculée où nous nous aventurons, ainsi que les somptueux cèdres qui peuplent ces montagnes. Arrivés au sommet, nous sommes heureux de constater qu’une fine couche de neige subsiste, résultat d’une petite saupoudrée du matin même.

L’un des deux gardiens qui veillent sur l’entrée du Fukuchiin

Sitôt les valises déposées au Fukuchiin, le temple où nous allons passer la nuit, nous allons vider nos bourses autour d’un bon katsu curry, car nos estomacs crient famine, et le froid nous pénètre déjà jusqu’aux os. C’est ainsi bien lestés que nous prenons ensuite la route du cimetière Okunoin, aux célèbres allées jalonnées de lanternes moussues.

La neige commence à tomber doucement, mais cela ne laisse en rien présager le blizzard qui va suivre. Nous cheminons lentement de tombes en tombes, tout en veillant à ne pas glisser sur le sol glacé ; rares sont les voyageurs à croiser notre chemin, tandis que la neige se met à tomber de plus en plus drue. Les lieux sont tout entiers dédiés au silence et à la méditation, que les hauts cèdres protègent avec bienveillance. Nous nous emmitouflons de plus en plus dans nos vêtements à mesure que le froid s’intensifie et que les flocons grossissent, tourbillonnant tout autour de nous dans un ballet de glace. La beauté du spectacle est à couper le souffle.

Bientôt nous arrivons au Pavillon des Lanternes, au bout du cimetière : il s’agit du mausolée de Kobo Daishi, fondateur de la secte Shingon dont le mont Koya abrite le temple principal. Nous ne sentons plus nos extrémités mais la magie des lieux est telle que nous ressortons braver la tempête, mitraillant en tous sens malgré la neige qui menace d’abimer nos appareils photos.

Une fois ressortis du cimetière, nous nous précipitons dans le premier café venu pour nous réchauffer autour d’un bon chocolat chaud. La perspective de l’onsen qui nous attend au temple nous réjouit à l’avance et nous fournit la motivation nécessaire pour ressortir faire les quelques centaines de mètres qui nous séparent de la terre promise.

Le temple Fukuchiin après le blizzard

Une jeune femme nous conduit jusqu’à notre chambre. Dans les couloirs du temple règne un froid glacial, mais la pièce où nous passerons la nuit est bien chauffée, ce qui est une surprise agréable car on s’était préparé à dormir en mode esquimaux.

Nous n’avons qu’une seule envie : filer à l’onsen pour délasser nos membres frigorifiés dans l’eau brûlante. Les bains n’étant pas mixtes, nous allons chacun de notre côté. Pour ma part, je suis la seule occupante des lieux à cette heure-ci : c’est parti pour une heure de bain en plein air et sauna à volonté, à barboter et éclabousser tout autour de moi en observant les quelques flocons de neige qui tombent encore du ciel.

Le soir, un moine vient nous servir notre dîner, composé uniquement de plats végétariens (la fameuse shojin ryouri, cuisine traditionnelle des temples bouddhistes) : au menu, tempuras, fondue de légumes et tofus, soupe miso, salade de champignons, légumes vinaigrés et autres réjouissances. C’était absolument délicieux et très copieux, le tout accompagné de riz blanc et de thé.

Le soir, coucher à 22h avec réveil prévu à 5h30 pour assister à la prière du matin. La suite de nos aventures dans « Neige sur le Koya-san – Jour 2″ ! Bientôt en salle ;)