La force de Catherine Locandro est son phrasé tout en retenue et délicatesse. Avec elle, on navigue dans l'Italie au temps des vespas, des théâtres et des vieux téléviseurs, de la boucherie familiale. Elle sait décrire le cadre où évoluent ses personnages, sans pesanteur, sans descriptions inutiles. Elle donne corps aux révélations bien réelles tout en respectant la mémoire de la défunte (L'histoire d'un amour concerne la vie d'une grande artiste des années 1970). Il y a beaucoup de pudeur et de justesse dans son écriture et forcément, chez ses personnages qui vivent au travers de sa plume légère. Par moments, ce roman m'a rappelé celui de Fanny Chiarello, Une faiblesse de Carlotta Delmont : même milieu (artistique), même zone géographique (Paris), même figure féminine (au désir insatisfait et incomplet). Pourtant, Catherine Locandro tient son intrigue jusqu'au bout et m'affame sur la fin : j'aurais tellement voulu rester un peu plus longtemps avec Luca, un homme touchant !
Éditions Héloïse d'Ormesson (116 pages consacrées au texte) Rentrée littéraire 2014
avis : Eimelle
emprunté à la biblio (lu dans le cadre du prochain comité de lecture)