… en définissant la croyance religieuse comme une fiction et en déclarant, la religion comme l’opium du peuple
La religion, loin d’élever l’Homme, loin de lui donner la culture et l’éducation qui lui permettraient de découvrir les chemins qui le mèneront à son libre-arbitre, l’aliène, ordonne sa pensée et censure son intelligence. Bref, elle l’abrutit.
De tous les temps, les religions ont été à l’avant-garde de l’obscurantisme. Quelque soit leurs noms, leurs prophètes ou leurs livres, elles ont toujours eu pour but de conquérir et d’asservir des pays, des peuples. Certes, le temps passant, les cohabitations entre le peuple conquis et la religion dominante se sont apaisées, mais à combien de massacres, des mains assassines se sont-elles adonnées pour imposer cette domination.
Aujourd’hui encore, nous le voyons bien, au proche-Orient, en Afrique, des fanatiques exercent encore leurs terribles assassinats au nom de leur foi.
Ailleurs, si la foi ne soutient pas le bras meurtrier d’extrémistes, elle inculque des règles toutes aussi mortifères, laissant se propager des épidémies comme autant de punitions divines.
Enfin, elle est aussi, sinon la raison, du moins le prétexte, à des politiques d’apartheid, comme celle tendant à imposer dans un état symbole de la coexistence des trois religions monothéistes, le caractère monoconfessionnel de ce même état.
Plus près de nous, les visions religieuses de la famille ou de la liberté d’expression sont un exemple de la volonté des religions à guider la pensée de leurs croyants et à imposer leurs conceptions des libertés et des droits dans la sphère publique.
Mais, la République est fille des Lumières et elle ne se laisse pas influencer par l’obscurantisme vers lequel, les religions n’ont de cesse d’entrainer leurs fidèles. Elle a su se protéger de l’influence de celles-ci, en se proclament laïque.
Cette laïcité, que nous devons, avant tout aux Radicaux de la fin 19e et début 20e siècles, n’est pas un carcan avec lequel, la République emprisonne les religions. Bien au contraire, c’est un espace de liberté qu’elle leur ouvre, à toutes. En n’en reconnaissant aucune, c’est à dire, en en privilégiant aucune, elle permet à tous les croyants d’exercer leur foi, à l’égal des croyants d’autres confessions. Et à ce titre, la laïcité n’est pas discriminatoire. Il n’existe pas de laïcité positive ou négative. Cent dix ans après son vote, la loi proclamant la laïcité de la République est toujours d’actualité, même si des modifications peuvent lui être apportées, tel que le statut concordataire de l’Alsace-Moselle ou l’assimilation des nouvelles confessions.
La République laïque réserve ainsi le droit à chacun de croire ou de ne pas croire. Aux croyant, elle garantit la liberté du culte dans une sphère privée et le respect de cette liberté par l’Etat. Aux non croyants, elle reconnait le droit à la critique, allant même jusqu’au blasphème, et assure, qu’il n’existe, pour tout citoyen français, aucune loi qui ne prévaut sur celle de la République. Cette dernière disposition protégeant croyants et non croyant d’un arbitraire religieux.
Cependant, la République laïque ne saurait être complète, si elle ne permettait pas à chaque Française ou Français, de s’élever et de trouver sa place dans la citoyenneté. A ce titre, c’est par l’école républicaine que doit passer cette action. L’école qui doit inculquer les notions de vivre ensemble et de tolérance, au-travers desquelles chaque citoyen se reconnait et agit. Mais, au-delà de l’école, c’est au quotidien, que la République doit assurer cette citoyenneté. Et là, il faut bien reconnaitre que des failles se sont ouvertes dans la société française et que le travail qui doit être entrepris sans attendre, pour les réduire, sera long. Des méthodes nouvelles demanderont sans doute à être inventées. Car, si la laïcité demeure, je l’ai dit, terriblement d’actualité, le logiciel du vivre ensemble est aujourd’hui dépassé, périmé.
C’est donc, avec la laïcité comme socle de notre société, que la République doit assoir, de nouveau, sa conception égalitaire, sociale, fraternelle et universelle de la société française.
C’est ainsi, qu’elle sera à même de répondre aux défis et aux dangers qui se présenteront à elle.
Et qu’elle sera, définitivement, la République pour tous.