[Critique] COPS – LES FORCES DU DÉSORDRE
Titre original : Let’s Be Cops
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Luke Greenfield
Distribution : Damon Wayans Jr., Jake Johnson, Nina Dobrev, Rob Riggle, James d’Arcy, Keegan-Michael Key, Andy Garcia, Jonathan Lajoie, Natasha Leggero…
Genre : Comédie/Action
Date de sortie : 21 janvier 2015
Le Pitch :
Invités à une soirée costumée, deux amis décident de se déguiser en policier. Des déguisements tellement réalistes qu’ils sont vite pris dans la rue, pour de vrais représentants des forces de l’ordre. L’occasion pour eux de jouir d’un certain prestige lié à l’uniforme. Prestige dont ils vont largement profiter, au point de prendre leur rôle très au sérieux. Un jour pourtant, leur excès de zèle les met sur la route d’un véritable et dangereux gang de trafiquants. Les problèmes commencent…
La Critique :
Autant le dire tout de suite : rien dans ce Cops ne laissait présager quoi que ce soit de bon. Sans pour autant être certain d’avoir affaire à un navet intégral, il y avait fort à parier que cette histoire à mi-chemin entre la comédie et l’action, dans le genre d’un Bad Boys, soit un produit désincarné, tiède, pas spécialement drôle, et qui plus est pas du tout original. Au final, Cops prouve surtout une chose : il ne faut pas juger un film sur son affiche, sur son pitch ou sur les forces en présence. Car oui, finalement, ce film sans prétention a tout de la bonne surprise !
Porté par le duo Damon Wayans Jr. (le digne fils de son père, Damon Wayons)/Jake Johnson, connus des fans de la série New Girl, Cops – Les Force du Désordre ne cherche jamais à révolutionner le genre auquel il se réfère sans cesse, mais se concentre plutôt sur la bonne tenue d’un mélange homogène et souvent percutant. L’alchimie et la complicité entre les acteurs principaux, tous les deux très bons, est d’ailleurs pour beaucoup dans le naturel que dégage toute l’entreprise, tandis que le réalisateur Luke Greenfield, connu pour avoir livré en 2004 le très drôle Girl Next Door, chapeaute le tout avec une application et une pertinence sans cesse renouvelées. Dans l’action, via une réalisation stylisée mais pas trop, nerveuse, inspirée et plutôt bien dosée, et dans l’humour, en laissant improviser ses comédiens, dont la plupart sont issus du stand-up et donc tout à fait capables d’assurer si on leur laisse les coudées libres.
Wayans et Johnson, mais pas que puisqu’on retrouve le solide Rob Riggle (Frangins malgré eux…), James d’Arcy (Cloud Atlas…), ou encore le désormais plutôt rare Andy Garcia, ici tranquillement installé dans un rôle taillé sur mesure. La sublime Nina Dobrev, de la série Vampire Diaries, assurant avec tout le charme et la sensualité qui la caractérisent, la touche de féminité dans ce cocktail de testostérone savamment porté sur la gaudriole et l’excès.
À y regarder de près, on remarque rapidement que Cops, si il rappelle d’autres longs-métrages, évite de trop jouer sur le méta humour (qui multiplie les clins d’œil), préférant donner son interprétation d’un schéma séculaire à la base d’un nombre considérable d’œuvres devenues cultes, comme L’Arme Fatale. Avec son postulat de départ astucieux, Cops est avant tout une comédie franche. Une comédie à tendance « familiale », dont les ressors comiques évitent de tomber dans la franche vulgarité ou la violence gratuite, même si on remarque bien sûr des blagues bien salaces savamment réparties tout au long de l’intrigue, et dont l’impact se voit ainsi décuplé.
Les personnages, deux potes aux desseins différents, apportent bien entendu beaucoup au film, ne serait-ce que par la sympathie qu’ils dégagent. Là encore, rien de vraiment original, mais au fond, ce n’est pas très important si on tient compte de l’a priori négatif que le métrage encourage. On s’attend à un truc au mieux amusant et on se retrouve face à quelque chose d’assez inspiré et de stimulant. C’est assez rare pour le souligner.
Après, forcement, le tableau n’est pas parfait. Les méchants sont plutôt caricaturaux par exemple et tout reste très prévisible. Le film souffre aussi d’un ventre mou au bout de la première heure, avant de rebondir avec une belle flamboyance, sans pour autant effacer l’impression qu’avec un petit quart d’heure en moins, la rythmique aurait gagné une régularité qui en l’état lui fait un peu défaut.
Cela dit, Cops s’arrange pour mettre en avant ses qualités. Les gros gags, parfois très drôles, amenuisent les rares bides et les dialogues, dans l’ensemble bien écrits, servent de béquille à l’intrigue quand celle-ci pédale un peu dans le semoule.
Cops est ainsi : il déboule avec perte et fracas. Avec ses imperfections et sans cacher son statut de buddy movie calibré. Avec modestie il surfe sur des clichés qu’il sait utiliser à bon escient et fait mouche plus de fois qu’il ne rate sa cible. Du coup, le succès surprise du film au box office américain est tout à fait justifié.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : 20th Century Fox
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