Alors que nous entrons dans une période de raréfaction des ressources naturelles à bas prix, il me semblait intéressant de montrer l’exemple de la ville de Göteborg, en Suède, qui a souhaité se projeter en 2050 afin d’étudier les impacts, changements et adaptations que cela signifiait pour devenir une ville durable, entièrement indépendante des ressources fossiles.
Quelles seront nos sources d’énergie en 2050? Comment allons nous gérer nos déchets? Comment pourrons nous nous déplacer en ville en limitant au maximum nos émissions de CO2 ou encore quelle alimentation durable apporterons nous aux citoyens de la région?
C’est à ces différentes questions que la ville de Göteborg, ses universités, son école d’ingénieurs Chalmers ainsi que des opérateurs privés (Rénova, Göteborg Energie et Energie Plus) ont décidé de répondre. Pour cela, ils ont mis en place la méthologie suivante :
- Etat des lieux de la situation actuelle,
- Application de critères environnementaux et durables,
- Mise en place de scénarios, grace à des débats publics, pour arriver à intégrer petit à petit des critères soutenables et faire de la ville de Göteborg en 2050 une ville 100% durable et soutenable.
Dans tous les domaines qui ont été étudiés (alimentation, déplacement, urbanisation, déchets et énergie), l’approche énergétique est certainement la plus novatrice et intéressante à étudier.
Actuellement, la ville de Göteborg et sa région ont besoin de 45 Twh/an (Terrawattheure), ayant pour origine : les énergies fossiles (24 Twh), l’hydraulique (9 Twh), le nucléaire (7 Twh) et la biomasse (5 Twh) (biomasse = ensemble de la matière organique : plantes, arbres, déchets… qui vont être valorisés pour se transformer en source d’énergie)
Le scénario retenu pour l’année 2050 répertorie les sources d’énergie suivantes énergies fossiles (0 Twh), l’hydraulique (3 Twh), le nucléaire (0 Twh), la biomasse (15 Twh), l’énergie éolienne et marine (7 Twh), l’énergie solaire (5 Twh) soit un total de 30 Twh/an.
Plusieurs constats : Au delà d’une augmentation prévue de la population (passant de 850.000 habitants à 1.200.000 d’ici 2050), la ville de Göteborg mise sur un programme important d’économies d’énergies. Ensuite, les énergies fossiles et nucléaires disparaissent complètement du paysage. D’un coté, pour les énergies fossiles, cela correspond à une raréfaction des ressources et à un taux de pollution trop important, tandis que pour le nucléaire, les Suédois ayant voté, par référendum au début des années 80, une sortie du nucléaire, il fallait respecter cette orientation.
Enfin, ces données donnent un cadre très précis des directions à suivre pour les collectivités locales, entreprises, universités et centres de recherche. Quand on connait l’incroyable aptitude des Suédois à travailler ensemble, on sait très bien que ces scénarios seront suivis et très certainement atteints d’ici 2050.
Pour preuve, le programme Göteborg2050 a été mené en 2003 et 2004 et, 4 ans plus tard, on voit déjà des changements dans la ville avec les opérateurs d’énergie qui nous incitent à diminuer nos consommations, un recyclage encore plus important des matières organiques pour accroître la part de la biomasse dans le bouquet énergétique et des programmes de recherches et d’études qui sont focalisés sur le recyclage des matériaux.
Toute la ville et sa région sont en mouvement pour ne plus dépendre des énergies du 20ème siècle mais bien plutôt, de celles du 21ème siècle ! Je ne sais pas ce qu’il en est dans votre ville mais, cette vision partagée du futur est très rassurante et pleine d’espoirs pour les habitants de Göteborg et de sa région.