Un film de Daniel Auteuil (2011 - France) avec Daniel Auteuil, Kad Merad, Astrid Berges-Frisbey, Nicolas Duvauchelle, Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin, Emilie Cazenave, Marie-Anne Chazel
Pas mal.
L'histoire : Pascal, puisatier, veuf, élève seul ses six filles, solidement épaulé par son aînée, Patricia. Il aimerait bien la voir épouser son employé, le loyal et bon Felipe. Mais la jeune fille tombe amoureuse d'un bel aviateur qui la séduit avant de partir pour la guerre, où il disparaît au combat... Patricia se retrouve enceinte et la famille du jeune homme ne veut pas entendre parler du bâtard de cette fille pauvre. Rien ne prouve que leur fils est le père de l'enfant à naître après tout. Sans cette reconnaissance des grands-parents, Pascale considère sa fille comme perdue et la chasse du domicile...
Mon avis : Allez, un petit coup de douceur provençale ! Avec ces températures de gueux, ça fait du bien.
Une touchante histoire même si elle a été tant de fois exploitée, aussi bien en littérature qu'au cinéma : la jeune maman célibataire ostracisée par la société. Cette version, imaginée par Pagnol, restitue admirablement les moeurs de l'époque, puritaine, hypocrite, divisée entre riches et pauvres (ce qui n'a guère changé, en fait...), et le texte, fourmillant de bons mots, de l'auteur provençal est fort bien rendu par Daniel Auteuil.
Ce film est le premier tourné par l'acteur. Il s'attaquera ensuite à Marius et à Fanny, avec beaucoup moins de bonheur. Pourtant la critique a préféré ces derniers. Pas moi. J'ai aimé la fraîcheur de ce premier film, l'ambiance rurale de ces campagnes des années 40, ces gens modestes mais fiers et déterminés...
L'interprétation est excellente. Daniel Auteuil nous rappelle son Ugolin de Jean de Florette, sans toutefois nous faire un bis repetita, et Kad Merad étonne, dans un autre registre (enfin) que le clown de service. Petit bémol : Astrid, qui nous touche de sa beauté gracile et romantique, mais dont le jeu maniéré m'a profondément agacée. Duvauchelle, lui, articule mal (un défaut hélas récurrent chez l'acteur, et particulièrement ici) : je n'ai pas compris grand-chose à ses répliques.
On n'est pas dans la dramaturgie implacable de la fresque superbe de Berri (Jean de Florette et Manon des Sources), ni dans l'humour joyeux et tendre de Yves Robert (La gloire de mon père et Le château de ma mère), les quatre dotés d'acteurs magnifiques, mais cette Fille du puisatier rejoint mon club des favoris dans les adaptations ciné de Marcel Pagnol.
Les critiques sont bonnes. On reproche cependant parfois à Daniel Auteuil un peu trop d'académisme. Ce qui personnellement ne me dérange jamais, du moment qu'il y a de l'émotion. Le public a également adhéré et le film a fait 1.300.000 entrées.