La BCE annonce qu'elle va imprimer des billets, ou équivalent (article du FT). Cela va-t-il sauver l'Europe ? L'idée de la BCE, si je comprends bien, est que notre problème vient de ce que nous avons peur. Nous ne dépensons plus, d'où pas d'activité, d'où contraction de l'économie, et ainsi de suite jusqu'à ce que tout soit à l'arrêt. Imprimer, c'est dévaluer, c'est nous forcer à dépenser, donc à démarrer un cercle vertueux. (Explication plus classique de la BBC.)
En fait, il n'y a rien de moins sûr. Un scénario pervers possible est que ce sont ceux qui ont de l'argent qui ne le déversent pas dans l'économie européenne, en particulier les entreprises. Ils le placent. La BCE en achetant des obligations d'Etat va faire baisser leur taux. Ce qui va pousser les possesseur de capitaux à investir en dehors de la zone euro. Ce qui va faire baisser l'euro. Ce qui est bon pour l'entreprise quand elle est exportatrice. Mais, comme ceux qui la contrôlent ne savent qu'économiser, ils vont pomper les bénéfices exceptionnels, et les investir à l'étranger...
Comme le dit Paul Krugman on est bien loin de la théorie de la perfection des marchés, qui a, justement, servi de justification à la distribution massive d'argent aux actionnaires. Ce que l'on cherche à faire, c'est un choc psychologique ! Et si l'on réussit un choc suisse, on choque les psychologies, mais on provoque une panique ? On aura démontré que les banques centrales ne servent à rien, et qu'il faut que l'on prenne notre sort en main, sous peine d'un Armageddon. Mais pour cela, vraiment, il faudra que le choc soit violent...