Après Alan Turing dans Imitation Game il y a quelques jours, c’est cette semaine au tour de Stephen Hawking, un autre grand génie anglais (plus connu celui-là), d’avoir droit à son long-métrage avec Une Merveilleuse Histoire du Temps, de James Marsh.
Et si les deux films ont le mérite de faire la lumière sur le destin incroyable des deux hommes, l’angle du second est tout de même bien différent du premier. Effectivement, plus que les travaux du physicien et leur apport immense à la science, Une Merveilleuse Histoire du Temps met surtout l’accent sur la formidable histoire d’amour qui a rythmé la vie du scientifique. Une romance qui débute de façon assez banale, avant d’évoluer radicalement dès lors que la maladie apparaît et progresse inexorablement. Et c’est justement dans ce quotidien fait de lourdes épreuves et de magnifiques moments de tendresse que le film puise toute sa force et son émotion. Malgré les conséquences ravageuses de la maladie sur sa vie de couple, l’amour que Jane porte à Stephen ne vacille en effet jamais. Elle aurait pu se détourner de lui à de nombreuses reprises mais ses sentiments étaient manifestement plus forts que tous les désagréments liés à la condition de son mari, et constitue dès lors une admirable preuve d’amour.
Au-delà de la puissance émotionnelle du scénario, basé sur l’œuvre de Jane Hawking, le film s’appuie également sur des interprétations magistrales de Felicity Jones et Eddie Redmayne. Élégante et pleine de charme, l’actrice (trop rare à mon goût sur le devant de la scène) livre en effet une excellente prestation et parvient à véhiculer énormément d’émotion avec très peu de moyens : un regard, une phrase… Tandis qu’Eddie Redmayne est complètement stupéfiant dans la peau de Stephen Hawking. Sans forcément me déplaire, ses précédents rôles ne m’avaient pas particulièrement emballé, ou tout du moins pas laissé un souvenir impérissable. Et force est de constater que le jeune homme a du talent puisque sa performance physique est en l’occurrence assez démentielle. Qui plus est, l’alchimie entre les deux est palpable et la composition musicale de Jóhann Jóhannsson renforce joliment l’impact émotionnel du récit. Un récit intéressant dont on pourra évidemment toujours remettre en cause la véracité tant il n’égratigne en fin de compte aucun des protagonistes. Personnellement, le seul véritable reproche que je formulerais concerne la mise en scène, efficace et soignée mais un rien trop académique.Pour résumer, malgré son académisme formel prononcé, Une Merveilleuse Histoire du Temps n’en demeure pas moins un biopic terriblement émouvant. Porté par deux jeunes acteurs talentueux et une superbe histoire d’amour, le film laisse difficilement indifférent. Premier coup de cœur de l’année !