21.01.15 - La Matinale
Sylvain Bazin et Charles Hedrich invités
Emisison présentée par Mélanie Bauer et Thierry Paret
Pour écouter, cliquez ici.https://www.youtube.com/watch?v=5rDC-Uadq0M&feature=youtu.beTraduction
Radio Nova / Thierry : nos invités ce matin sur Nova, je dis nos parce qu’ils sont 2, Mélanie tu peux en témoigner
Radio Nova / Mélanie : oui
Radio Nova / Thierry : Sylvain Bazin, je vais lui demander de se présenter, ce n’est pas n’importe qui, c’est un spécialiste du trail, on dit comme ça ?
Sylvain Bazin : oui, on dit comme ça, du trail, des courses à pied de longue distance en nature et puis spécialiste aussi des voyages à pied de longue durée.
Radio Nova / Thierry : vous pensez que vous courez plus que vous ne marchez ?
Sylvain Bazin : non je ne dirais pas ça parce que je mixe les deux.
Radio Nova / Thierry : d’accord. Et puis Charles Hedrich qu’on ne présente plus sur Radio Nova qui nous présente ses défis divers et variés depuis quelques temps déjà à l’antenne, plus d’un an. Vous allez bien ?
Charles Hedrich : oui oui en pleine forme
Radio Nova / Thierry : on peut se tutoyer maintenant on se connaît bien ?
Charles Hedrich : Oui oui, en pleine forme là, on est revenus il y a 3 jours du désert d’Atacama et tout se présente on ne peut mieux
Radio Nova / Thierry : oui c’est ça, c’est ça le projet, c’est pour ça qu’on vous reçoit. Vous allez traverser l’Atacama, qu’est-ce que c’est l’Atacama ?
Radio Nova / Mélanie : oui, c’est quoi l’Atacama ?
Charles Hedrich : C’est un désert qui se trouve en Amérique du sud qui se trouve au Chili, frontière Pérou, Bolivie, Argentine, 1 000 km dans sa longueur et sa caractéristique, au-delà d’être magnifique, c’est d’être le désert le plus aride du Monde.
Radio Nova / Thierry : alors Charles on te connaît bien, on sait que tu ne fais pas ça pour rien, d’autres l’ont pas fait avant. Le désert de l’Atacama il y en a qui sont déjà passés dans le désert d’Atacama, il y en a qui y vivent même. Vous vous allez le faire dans des conditions particulières, ça va être une première mondiale ?
Charles Hedrich : Voilà, pour l’instant il s’est traversé avec ravitaillements mais jamais sans ravitaillement donc là notre expédition, Sylvain et moi, c’est de partir avec l’intégralité de notre matériel, de l’eau, parce que l’eau c’est évidemment le point important, et la nourriture évidemment. Il y a un point d’eau naturel à peu près à mi-parcours.
Radio Nova / Thierry : vous emmenez de l’eau pour tenir 1 000 bornes ? Non, impossible.
Charles Hedrich : Donc suffisamment pour tenir 2 fois 500 km avec le point d’eau naturel au milieu, il y a un espèce de petit, qu’on a testé, une petite rivière, ruisseau, selon la période. C’est en fait de l’eau qui arrive de l’Altiplano qui se trouve pas très loin à 4000 m, 4500 m d’altitude, donc faut arriver à faire deux fois 500 km pour ce qui est de l’eau en autonomie donc on part chacun
Radio Nova / Thierry : tout ça dans des sacs à dos bien sûr ?
Charles Hedrich : Alors, sacs à dos non, on part avec 120 kilos chacun, 120 kilos non, même en étant très costaud on peut pas
Radio Nova / Thierry : ce qui est votre cas à tous les deux…
Charles Hedrich : Mais on peut pas
Radio Nova / Thierry : quoi qu’on dirait pas comme ça quand on vous voit vous êtes même secs
Sylvain Bazin : oui oui, moi c’est pas forcément utile d’être bâti comme un pilier de rugby pour faire ce…
Radio Nova / Thierry : faut être endurant surtout
Sylvain Bazin : faut être endurant oui et là ça va surtout consister à l’enchaînement de longues journées de marche à pied donc en tirant un charriot de notre conception et non pas en portant un sac à dos ce qui serait totalement impossible vu le poids qu’on va emmener avec nous
Radio Nova / Thierry : comment vous allez faire ? Vous marchez la nuit j’imagine, mais je sais pas.
Charles Hedrich : Alors à vrai dire on va sans doute marcher aux heures les plus fraiches parce que le but c’est de transpirer le moins possible, on part avec 4 litres d’eau douce par jour et on va recycler nos urines pour gagner en autonomie
Radio Nova / Thierry : oui normal, tout le monde fait ça…
Charles Hedrich : On a testé l’appareil et ça marche mais le but c’est de transpirer le moins possible et pour transpirer le moins possible il faut évidemment pas trop faire d’efforts quand il fait vraiment chaud donc aux heures les plus fraîches et la nuit quand on va le sentier, c’est-à-dire évidemment la huit on voit moins clair donc il ne faut pas que le terrain soit trop accidenté mais très souvent c’est des terrains quand même relativement plats et assez roulants où on peut avancer à la frontale sans aucun problème.
Radio Nova / Thierry : et alors pourquoi cette expérience ? Je pose la question parce que je sais que vous n’êtes pas pareil tous les deux et vous ne répondez pas aux mêmes critères qui font que vous faîtes ce défi, cette épreuve
Charles Hedrich : Alors moi, disons moi tout m’intéresse, tous les terrains du monde, aussi bien désert, montagne, voile, mer, etc donc à partir du moment où il y a quelque chose en pleine nature et si, en plus, d’avoir des paysages fantastiques comme ça va être le cas, c’est le cas, il y a un record, une première à la clé c’est le paradis, ça c’est pour ce qui est de mes motivations. Sylvain a des motivations un petit peu différentes.
Sylvain Bazin : un petit peu différentes oui. C’est vrai que moi je suis dans une perspective de voyage, de découverte, de belles images, cependant là dans ce cas particulier ce sera peut être d’avantages que dans les autres longs parcours que j’ai fait, un pur défi sportif, c’est-à-dire que là il y a des choses à voir certes, les paysages sont majestueux, sont beaux, mais ils sont quand même très austères. On va marcher sur des lignes droites absolument immenses où on va quand même se retrouver avec une sensation d’être des escargots, des fourmis qui avancent très très lentement donc là il y a quand même une dimension de défi physique, mental et sportif qui sera très importante même si je pense quand même que les paysages, l’aspect aussi méditatif va me transporter ou va me porter jusqu’à l’arrivée.
Radio Nova / Thierry : nos invités ce matin sur Nova, Sylvain Bazin et Charles Hedrich, bah vous restez avec nous bien évidemment, je suis très curieux de connaître leur monde idéal à tous les deux qui doit être un monde de défis mais surhumains…
Jingle
Radio Nova / Thierry : et on se retrouve avec Sylvain Bazin et Charles Hedrich, je ne sais pas si vous connaissez le principe de la matinale. En général nos invités, on leur demande de créer une micro-nation, c’est-à-dire leur monde idéal pour faire court, quel pourrait être le vôtre ? D’abord, il serait où ? Pas forcément sur un endroit que le commun des mortels ne peut pas aller parce que je sais que vous allez dans des endroits complètement fous
Sylvain Bazin : non mais moi mon monde idéal il est relativement proche je pense, même il peut être proche d’ici, proche de Paris, moi je me promène dans pas mal d’environnements, plus ou moins hostiles etc, mais il y a des endroits qui m’évoquent plus effectivement des purs défis comme le désert ou la haute montagne ou des choses comme ça, ce sont des endroits où je passe, où je peux admirer le paysage mais où je ne me sens pas forcément chez moi. Chez moi, ce serait plus une forêt, quelque chose de bucolique, où il y a de la verdure, où il y a de l’eau qui coule, où il y a de la mousse, des choses comme ça et après bon, dans un monde idéal, il faudrait, le monde idéal je pense que c’est l’harmonie entre les hommes, entre la nature, voilà, et peut être une harmonie qui pourrait peut-être se construire sur des choses plus simples que celles du monde moderne mais enfin c’est tout à fait utopique
Radio Nova / Thierry : Charles, il n’y aurait pas assez de ski là-dedans ?
Charles Hedrich : Bah moi si, j’ai pas, moi je suis bien un petit peu partout, un terrain de tennis un jour où il fait beau et il n’y a pas trop de vent c’est fantastique, un stade de 400 m où on peut s’entrainer ça me plait énormément, mais ça me plait aussi énormément d’être dans les mers du sud, au Pôle Nord, Antarctique où chez moi à Saint-Nicolas-de-Véroce, un tout petit village face au mont Blanc.
Radio Nova / Thierry : c’est une addiction là le sport ?
Charles Hedrich : Une addiction non je ne pense pas parce que quand j’ai pas une aventure, une expédition en perspective, j’en fais pas, ou disons pas du tout par exemple
Radio Nova / Thierry : défi énorme Charles Hedrich, il réalise des défis incroyables dans le monde entier sans s’entraîner spécialement, enfin si bien sur mais pas entre…
Radio Nova / Mélanie : qui sera le chef ?
Charles Hedrich : Bon là il n’y a pas besoin d’avoir un leader sur une opération de ce type, il n’y a pas de passages très techniques, très compliqués comme ça peut être le cas en très haute montagne. On va prendre un sujet par exemple où il va falloir décider c’est par exemple le niveau d’engagement physique par jour donc, donc on va y aller probablement calmement au départ probablement, on va sentir comment ça se passe, et t’es d’accord 8 à 10h par jour
Sylvain Bazin : oui je pense que c’est une bonne dose. A priori ce qui nous permettra, sur 8 à 10 h, de faire 30 à 50 kms selon le terrain, selon notre forme.
Radio Nova / Thierry : pas de leader dans ce monde idéal, mais est-ce qu’il y aurait des patrons ? Je dis ça parce que pour les patrons vous seriez des salariés modèles, là c’est sans limite la productivité
Radio Nova / Mélanie : rires
Charles Hedrich : Modèles, modèles, modèles, oui, il faudrait demander à des gens qui m’ont eu comme employé
Radio Nova / Thierry : il n’y en a pas eu ?
Charles Hedrich : Si il y a eu le club med, hein, le club méditerranée
Radio Nova / Mélanie : rires
Charles Hedrich : Où j’ai exercé pendant quelques temps et puis il y a eu, si, j’ai été officier de marine marchande et puis chef de section de combat dans les chasseurs alpins.
Radio Nova / Thierry : merci beaucoup, merci beaucoup Charles Hedrich, merci beaucoup Sylvain Bazin d’avoir été avec nous. Rappelez-moi la date du départ
Charles Hedrich : Fin mars
Radio Nova / Thierry : fin mars, on suivra vos aventures bien sûr
Radio Nova / Mélanie : au-revoir