Retour de Celso Albelo à l'Opéra de Monte-Carlo

Publié le 22 janvier 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite --> Le ténor canarien est de retour en Principauté fort de l'expérience que lui ont apporté depuis lors davantage de rôles et de nombreuses interprétations à travers le monde. En 2013, c'était Jorge dans l'opéra "Marina" de l'Espagnol Emilio Arrieta au Teatro de La Zarzuela à Madrid. Puis son premier Alfredo de la Traviata, en Chine, ensuite le festival Rossini de Pasaro où il a interprété le rôle de Ruodi dans Guillaume Tell, il l'a même enregistré avec Antonio Pappano à la tête de l'Orchestre de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, pour ne citer que cela. Sans compter des concerts et de nouveaux rôles, dans "Lucia" ou "L'Elisir". En 2014, ce fut Roberto Devereux à Tenerife, Florence, Vienne et Berlin, et le retour à des œuvres telles que "Lucia", "L’Elisir", "La Sonnambula", "I Puritani", "La Traviata" ou "La fille du régiment". Il a terminé l'année au Palais des Arts de Valence avec le rôle de Javier dans la zarzuela "Luisa Fernanda" de Federico Moreno Torroba, avec Plácido Domingo.
Cette fois, c'est le rôle d'Arnold qu'il tient dans "Guillaume Tell" à l'Opéra de Monte-Carlo et il n'hésite pas à dire que c'est un des plus difficiles du répertoire, très aigu, très long et qui exige une diction parfaite. L’œuvre est en français. C'est donc pour lui un défi. Mais il les a toujours aimés, pour lui les rôles difficiles son ceux qui permettent à l'artiste de se révéler et de progresser. Arnold donc, n'est pas un rôle facile mais la plus grande difficulté, c'est peut-être la tension qu'il faut maintenir jusqu'à l'air final. Il faut tout au long de l’œuvre conserver une forme physique et mentale sans faille. Puis, il y a un répit avant ce grand air, dont on pourrait penser qu'il est fait pour se reposer, il n'en est rien car il faut rester particulièrement concentré.
Le 31 janvier, Celso Albelo sera à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées pour la reprise de "Guillaume Tell", avec les mêmes interprètes. Puis, en mars, ce sera Modène et Parme pour "L’elisir d’amore" avant le Staatsoper de Vienne en avril, pour le rôle de Percy d'"Anna Bolena" avec Anna Netrebko. A Valence, il retrouvera en mai, celui de Nadir dans "Les pêcheurs de perles" de Bizet. En juillet, ce sera le Duc de Mantoue qu'il chantera au Festival du Sferisterio de Macerata, rôle dans lequel il avait triomphé à Monte-Carlo en 2011. Et ce n'est qu'un aperçu.

A la question de savoir quand il a décidé de consacrer sa vie à l'opéra, Celso Albelo nous répond que ce fut le jour où il découvrit que la musique était tout pour lui, il décida alors de s'y consacrer corps et âme. Dans un premier temps, il avait pensé étudier l'histoire de l'art, son amour de la musique l'amena à faire partie de la Tuna universitaire, ce sont en Espagne des groupes d'étudiants qui donnent des sérénades de musique populaire et folklorique à travers les villes. Il lui est même arrivé de pousser la chansonnette dans les bars. En somme, une vie de bohème qu'il se rappelle avec quelque nostalgie maintenant que le succès est venu. Mais il se rendit bien vite compte que sa voix demandait tout autre chose et le monde de l'opéra commençait à l'attirer. Il entreprend des études musicales très poussées, puis il avoue avoir réuni ses économies et être parti pour l'Italie afin de s'inscrire à l'Accademia Verdiana auprès de Carlo Bergonzi.
En veine de confidences, il évoque pour nous le départ de sa carrière internationale qui a suivi. Elle demande évidemment beaucoup de sacrifices, éloignement de la famille, apprentissage des rôles ou souci constant d'éviter les excès de tous ordres, mais il y a tant de satisfactions que cela en vaut bien la peine…

Celso Albelo parle avec émotion de ceux qui l'ont aidé à devenir l'artiste qu'il est devenu, et particulièrement de Carlo Bergonzi, le grand ténor italien, décédé d'ailleurs le 25 juillet 2014 à Milan. Il lui a appris les secrets de la technique vocale. Deux autres personnes ont beaucoup compté pour lui, même s'il n'a pas suivi leur enseignement. Il s'agit du baryton Leo Nucci, qui l'écouta lors d'un concert de fin d'études et le recommanda à son agent, lequel est aujourd'hui encore celui de Celso. Et le chef d'orchestre Nello Santi, qui l'a auditionné dans "L’elisir d'amore" et lui a demandé s'il serait capable de chanter l’œuvre à Zurich. Et notre ténor de lui répondre alors qu'il se sentait capable de la chanter si le maestro l'y emmenait… Il y a de cela sept ans et l'on peut apprécier le résultat…