Dans cet album autobiographique Louis Theillier raconte l’histoire de la fermeture de son entreprise en 2011. L’usine de Bruxelles bat pourtant tous les records de productivité et est l’une des plus rentables du groupe Johnson Matthey, leader mondial de l’exploitation de platine et de métaux précieux. Les 300 ouvriers coûtent cependant trop cher et la multinationale anglaise opte donc pour une délocalisation en Macédoine.
Cette funeste décision incite Louis Theillier, l’un des salariés concernés, à réaliser un journal de bord du conflit social. Partageant l’incertitude, la colère, l’indignation, le dégoût et l’incompréhension de collègues ballottés entre rumeurs, faux espoirs et informations contradictoires, il nous relate au quotidien et de l’intérieur ce combat perdu d’avance. Outre l’issue connue d’avance, l’auteur se voit également contraint de tomber dans le piège de la redondance. Cette répétition qui s’installe au fil des revendications, des négociations et des actions syndicales reflète cependant parfaitement la situation d’attente dans laquelle les salariés se trouvent.
Malgré son implication personnelle, l’auteur parvient néanmoins à conserver un minimum de distance par rapport aux faits qu’il relate. Il en profite également pour dénoncer les travers de ce système capitaliste où seul le profit est de mise, au détriment d’hommes et de femmes qui sont jetés au rebut et remplacés par des plus bas salaires.
Les planches réalisées sur le tas, à l’aide d’un stylo-bille fourni par son employeur, confèrent une ambiance particulière à l’ensemble. Notons également que toutes les pages sont également parues sur un blog (http://johnsonmatuer.blogspot.be) au moment des faits.
Ils en parlent également : Madoka, Oncle Fumetti