Devant la masse grandissante de données émises dans les villes modernes, la start-up Cityzenith propose une plateforme interactive universelle pour visualiser ces données en 3D et les exploiter.
Le constat est sans appel : l’ONU prévoit un taux d’urbanisation de 70% d’ici à 2050, ce qui nécessitera la construction de 10 000 nouvelles villes, et la masse de données produites par celles-ci ces deux dernières années est équivalente à celle produite durant le siècle dernier. L’exploitation de ces données est l’un des aspects du concept (encore très large) des smart cities : maitriser les données afin d’optimiser les services urbains (transports, ressources, citoyenneté collaborative …). C’est pour cela que des initiatives d’open data ont été entreprises ces dernières années pour faciliter l’accès et le partage. La start-up Cityzenith basée à Chicago et dans la Silicon Valley, a donc mis au point « 5D Smart City », une plateforme permettant d’accéder en temps réel aux données émises par les "smart cities"." La meilleure solution pour rendre les données des smart cities utiles est de les visualiser sur une plateforme en 3D compréhensible par n’importe qui" résume le PDG Michael Jansen.
Une plateforme de visualisation 3D universelle
La plateforme Cityzenith s’appuie sur un logiciel représentant une smart city en 3D (Barcelone par exemple), où les utilisateurs peuvent consulter les données provenant du social media, du machine-to-machine, de l’IoT encore de l’Open Data. L’idée est donc de créer une plateforme simple d’utilisation, dite en 5ème dimension : la 4D qui prend en compte la variable temps et une dimension que sont les données, selon Jansen. La structure des serveurs et du logiciel a été bâtie par le français Rémi Arnaud, l’un des pères de Google Earth. S’inspirant des modèles interactifs des jeux vidéos et des logiciels d’architecture, la plateforme prend en compte les infrastructures physiques (routes, immeubles et même les lampadaires) mais aussi le trafic, la consommation d’énergie de tels ou tels bâtiments et les données émises sur les réseaux sociaux à partir d’un lieu précis. Des plateformes telles que Geofeedia se sont d’ailleurs spécialisées dans l’exploitation des données des réseaux sociaux basées sur la géolocalisation. Concrètement, un utilisateur pourra par exemple optimiser son itinéraire (sur l’aspect écologique) en fonction de l’empreinte écologique laissée en temps réel par les automobilistes.
Une plateforme ouverte pour multiplier les applications
Toutes les fonctions disponibles ont été bâties de façon à ce que chaque personne soit en mesure d’ajouter ses propres modules, afin d’améliorer la plateforme ou tout simplement de la personnaliser. La plateforme proposée par Cityzenith est aujourd’hui disponible pour 5 villes : Barcelone (ville pilote), Amsterdam, Chicago et San Francisco et compte s’étendre rapidement vers l’Europe et l’Asie. A Barcelone, la mise en place de la plateforme s’inscrit dans la volonté de développer sa propre base de données relatives à la ville (projet nommé City DB) et ainsi améliorer la communication entre les différentes entités gérant la ville. A terme, cette City DB sera en mesure de récolter des informations telles que les archives historiques, le trafic en temps réel, les capteurs en tout genre et celles des réseaux sociaux. Ces données seront donc utilisées pour la collaboration et l’organisation de différents services urbains. La plateforme n’est cependant pas encore disponible pour les habitants de la ville. En complément de sa solution 5D Smart City, Cityzenith propose 5D Smart App Market, une sorte d’App Store pour la plateforme. On y trouve les 5D Smart Apps, des applications développées pour enrichir les possibilités de la plateforme. Ayant déjà levé 6 millions de dollars, Cityzenith a noué des partenariats dont avec Verizon. L’entreprise de Télécom américaine se penche en effet sur les problématiques liées à la smart city (optimisation des ressources énergétiques, décongestion du trafic urbain …).