Tous les gens n’ont pas les mêmes croyances. Et les croyances évoluent au fil des ans. Pour ma part, je suis comme tout le monde : ma vie change et je change aussi. Un jeu que j’ai inventé petite et qui m’amuse énormément est le Jeu des Mots.
Je choisis un mot précis, je l’inscris au haut d’une page blanche et j’écris alors tout ce que j’ai vécu depuis ma naissance et tout ce que je me souviens relativement à ce mot. Il peut s’agir de noms, de phrases, de qualificatifs ou d’histoires vécues.
L’autre matin, à l’aurore puisque ma plume est toujours très créatrice et productive à cette heure, je me suis arrêtée sur un mot bien particulier. Il s’agissait du mot « ange ». Ce mot s’est comme imposé à moi ce jour-là, comme ça bien naturellement et tout simplement.
Au début, j’étais perplexe. « Que puis-je bien écrire à part “ailes”, “plumes”, “blanc” et “divin”? » Mais soudain, les souvenirs inondant mes pensées, de ce qui semblait être mon inconscient a surgi l’histoire véridique qui suit…
La première fois que j’ai rencontré un ange
Ma première rencontre avec un ange a été lorsque j’étais âgée de huit ans environ. Mon père habitait la campagne dans une maisonnette située dans les bois. J’étais heureuse quand je lui rendais visite. Cet été-là, nous nous réchauffions près des feux tous les soirs, je m’amusais avec dans les boisés pendant que papa sculptait du bois, nous allions à la pêche et je me sentais très proche de mon père, lui qui se faisait absent la plupart du temps.
Papa avait adopté un petit chien et, un beau jour, il s’est enfuit, apeuré par un bruit quelconque dans les bois. Plus loin se situait une grande clairière et j’y ai couru pour rattraper mon chien apeuré. Souffrant d’allergies saisonnières, il me prit peu de temps avant que j’aie mal à respirer ayant le nez bouché et étant essoufflée. Tout à coup, au loin, j’aperçus un beau jeune homme qui venait vers moi transportant mon petit chien dans ses bras. « Tiens, ramène-le, il te suivra. » Et c’est ce que j’ai fait et ce que mon copain canin a fait aussi, comme s’il avait été en laisse.
En bien mauvaise posture
C’était l’hiver. Mes fils étaient encore aux couches et je devais nous rendre, en voiture, en pleine tempête dans une ville voisine. Moi qui avait que très peu d’expérience relativement à la conduite automobile et encore moins à la conduite hivernale, j’étais nerveuse de devoir me déplacer avec mes deux bébés avec moi.
Soudain, il y a eu tant de poudrerie que j’ai été aveuglée et que mon véhicule glissa, se retrouvant hors route en un rien de temps. Après m’être assurée que mes fils allaient bien, j’allais ouvrir ma portière quand on cogna à la fenêtre côté conducteur. Tout en la baissant, je découvrais un visage qui m’était familier sans pouvoir l’identifier. « Vous êtes dans une bien mauvaise posture! »
C’est avec un sourire sympathique que l’homme pas tout à fait inconnu venait de s’adresser à moi. « Je vais vous aider à vous sortir de là. » C’est ce qu’il a fait et en moins de deux nous nous disions au revoir et moi je le gratifiais d’un énorme merci.
La chance et moi
Toute ma vie, j’ai été chanceuse. Certains vous diraient que je mens puisque j’ai traversé mon lot d’épreuves et d’autres en rajouteraient à vous dire que j’ai, de temps en temps, couru après ces épreuves, mais d’aucuns ne pourront jamais dire que j’ai manqué de chance. Toujours, mes petits « miracles » arrivaient parce que j’avais la croyance qu’ils arriveraient, que je sais lâcher prise sur mes problèmes au moment où je m’y attends le moins et parce que j’ai confiance en la vie.
Dernièrement, j’ai été prise par des moments d’inspiration que je qualifie de « divine » puisque mes mots se déposent sur mon clavier au moment même où je les pense et que je rédige un texte en moins de temps qu’il me faut pour le penser!
J’ai rêvé il y a quelques jours de cela, un rêve qui n’en était pas tout à fait un je crois. Je ne voyais qu’un visage. Des cheveux blonds entouraient ce visage orné d’un sourire éclatant et de yeux si brillants que je me souviens même avoir pensé que jamais je n’avais vu un aussi beau regard.
À mon réveil, me souvenant de mon rêve, j’étais habitée par un sentiment de déjà vu qui ne faisait qu’augmenter plus la journée avançait. Ce visage me hantait. Dès que je fermais les yeux, je le voyais. Le soir à mon coucher, il me fallut peu de temps pour trouver le sommeil et j’ai rêvé à nouveau à cet homme qui me disait « C’est moi! Ne te souviens-tu pas de moi? »
Du coup, je me suis réveillé… je venais de comprendre.
Le début
Ce qui est la fin d’un texte pour vous est le début d’une nouvelle vision de ma vie pour moi. Ce jeune homme qui m’a aidé à retrouver mon chien lorsque j’avais huit ans, cet homme qui m’aida à remettre ma voiture sur la route enneigée lorsque mes fils étaient encore bébés et ce visage qui m’inspire ces si beaux textes est le même!
Non, je n’ai pas tenté de savoir si mon esprit me jouait des tours ou si j’avais rêvé toutes ces choses. Ce que je sais par contre c’est qu’il n’est nullement nécessaire de tuer en nous les histoires qui nous ont fait du bien et qui nous en font encore.
Peut-être que ses deux rencontres étaient le fruit du hasard. Peut-être que j’avais besoin de mettre un visage sur mon « esprit créateur ». Je l’ignore.
Peut-être aussi que tout cela est arrivé réellement. Que j’ai un ange! que nous en avons tous un! Le mien m’apparait quand j’ai besoin de lui et fait s’envoler mes doutes et mes peurs d’un battement d’ailes. Le mien n’a pas de nom, ou encore, j’ignore son nom. Mais il a le plus beau visage que j’aie vu de toute ma vie.
Qui aurait cru que ce « Jeu des Mots » allait un jour remplir trois pages complètes de souvenirs que j’avais oubliés? Certainement pas moi!
Ma conclusion est qu’il nous suffit de peu parfois pour nous souvenir que nous ne sommes pas seuls et que c’est souvent dans la simple simplicité de nos cœurs, qu’il est possible de voir tout ce qui est bon près de nous et vrai.
Josée Durocher
Billets et portraits
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