Sanja Matsuri : le festival des Yakuzas, à Tōkyō
Les Japonais ont souvent cette image de gens sérieux, calmes, polis, respectueux et peu festifs qui leur colle à la peau – et souvent à tort. Et les Yakuzas ont, eux, une image peu reluisante de mafieux sans scrupule mais agissant avec un code de l’honneur et un respect des citoyens lambda hors norme.
Saviez-vous que lors d’un voyage au pays du soleil levant, vous pouviez croiser un Yakuza au quotidien sans même le savoir ? Il faut dire que dans la vie de tous les jours, ils ont tendance à ne pas trop se faire voir et à mener une vie de façade des plus paisibles. Mais cela ne vaut pas pour le troisième week-end du mois de mai.
Sanja Matsuri, ou quand Asakusa fait la fête
Il ya de très nombreuses festivités dans le quartier d’Asakusa, tout au long de l’année, et l’une des plus importantes n’est autre que le Sanja Matsuri (pour ceux qui se demandent ce qu’est un matsuri, il s’agit tout simplement d’un festival).
Durant ce festival, le quartier d’Asakusa s’anime davantage encore et devient le théâtre de célébrations de masse durant trois jours (vendredi, samedi, dimanche) au cours desquelles chaque rue est représentée par un mikoshi (temple portatif) baladé dans les rues du quartier et ce jusqu’au temple Sensō-ji (célèbre pour son histoire et sa taille). C’est l’occasion de célébrer les trois fondateurs de ce temple qui tient une place importante à Tōkyō, voir même au Japon.
Il s’agit là d’un événement à ne pas rater lorsque l’on est dans la capitale nippone en cette période de l’année, en raison de l’intensité des festivités, de la joie partagée des Tokyoïtes et surtout pour cet aspect insolite, parfois difficile à imaginer, la présence en nombre de Yakuzas… et de manière bien visible.
Du Yakuza, en veux-tu, en voilà
Imaginez-vous en Italie : vous marchez dans la rue et vous voyez des mafieux exhibant leur appartenance au crime organisé lors de festivités ultra populaires, le tout sous le regard de la police qui n’interviendrait pas. Impensable, n’est-ce pas ? Et bien, au Japon c’est possible, notamment lors du Sanja Matsuri.
C’est le seul moment de l’année où vous allez voir dans les rues d’Asakusa des dizaines et des dizaines de Yakuzas célébrant ce festival très connu, paradant avec leur propre mikoshi et exhibant leurs tatouages. Le tout, avec des policiers qui observent cela le plus naturellement du monde.
C’est le seul moment de l’année où vous verrez le boss local de la mafia japonaise s’exhiber et des policiers autour de lui ne l’en empêchant pas. C’est le seul moment de l’année où vous pourrez assister, tranquillement et sans aucune crainte, à des scènes voyant les policiers entourer les chefs locaux des Yakuzas et les hommes de mains de ces derniers se mettre entre eux comme des boucliers humains.
Ce sont des choses impressionnantes, incroyables à voir et qui valent le déplacement, d’autant plus que tout est fait dans la bonne humeur et un cadre festif et respectueux. Il n’y a pas de débordements et de provocations abusives. C’est d’ailleurs le seul moment où vous pourrez tranquillement approcher des Yakuzas, voire… parler avec eux.
Alors, si vous êtes de passage à Tōkyō le troisième week-end de mai, allez faire un tour au temple Sensō-ji, à Asakusa, et assistez au Sanji Matsuri, vous verrez que cela en vaut le détour.
Aala au milieu de Yakuzas
Crédits photo : page Flickr d’Aala consacrée au festival.