Ecotourisme au Vietnam : Tam Coc, ou la baie d’Halong terrestre
A une centaine de kilomètres au sud d’Hanoi, soit à environ deux heures de train, se trouve la ville de Ninh Binh, bien connue des randonneurs qui y viennent pour explorer le parc national, tout proche, de Cuc Phuong.
Tam Coc (« trois grottes », en vietnamien) se trouve à environ 9 kilomètres au sud de Ninh Binh. C’est là que se trouve la rivière de Ngo Dong, bordée de rizières, qui serpente dans un vaste canyon, et sur laquelle on circule en bateau à rames : le sampan.
Ce qui nous a surtout plu avec Tam Coc, c’est qu’il est possible d’y accéder en vélo depuis Ninh Binh en passant par des petits chemins de campagne. En effet, tous les hôtels – ou presque – de Ninh Binh proposent des locations de vélo à partir de 1,5 dollar la journée.
Une fois sur place, il vous en coûte environ 100 000 dongs (3,63€) pour monter dans un sampan conduit par un Vietnamien et voguer au cœur de paysages magnifiques et ce, dans un silence seulement troublé par les conversations des gens autour.
La balade en sampan dure environ une heure et passe par trois grottes. On s’y sent submergé par la beauté des formations karstiques tout autour, par l’harmonie et le calme des lieux. Et surtout, on a l’impression de prendre part à une excursion respectueuse de l’environnement naturel, une certaine idée de ce que peut être l’écotourisme au Vietnam… On est ici bien loin des croisières en forme d’arnaque dans la baie d’Halong.
Après cette promenade, il est courant de prolonger l’enchantement par une balade à vélo. En effet, en suivant une petite route qui serpente au milieu des rizières, on accède à une pagode à trois niveaux, située à 3 kilomètres de l’embarcadère. Quelques coups de pédale et vous y voilà. Au sommet de celle-ci, on peut admirer une vue époustouflante sur Tam Coc.
Ou comment passer une journée inoubliable en découvrant le Vietnam autrement !
(Article publié le 7 janvier 2013)
Contrepoint : parole d'expert-expat' (ajout de janvier 2015)
« Tam Coc est un piège à touristes à 100% tourisme de masse, il y a Trang An qui est une autre partie de la baie d’Halong terrestre qui est bien plus authentique et moins peuplée (enfin, depuis 3 ans même ce site devient un lieu de rencontres énorme… Malheureusement, tout va trop vite ici…). Nous n’allons plus à Tam Coc depuis bien longtemps car donc trop tourisme de masse et surtout les rameuses sont archi-droguées à l’argent… Si tu ne leur donne pas un pourboire suffisant (parfois du vol à l’état pur:)) Elles t’insultent en Vvietnamien et les touristes ne s’en rendent absolument pas compte, contrairement à moi :))))Bref si je dois donner un avis personnel, je vote pour la baie d’Halong terrestre… mais Trang An et non Tam Coc… Pourquoi ? Pour cette sensation au fil de l’eau sur un sampan qui nous apporte réellement un contact avec la nature. De plus, les grottes que nous traversons (à Trang An) sont magnifiques et lorsque j’entre dans une grotte j’ai l’impression que je vais voyager dans le temps. J’ai l’impression que lorsque je vais en sortir je me retrouverai à une autre époque. Et les sons et les senteurs de la nature environnantes apportent vraiment ce contact de proximité avec la nature. Couplé à cette intimité avec la rameuse et ce face à face avec la vie difficile de ces femmes qui travaillent si dur pour nous permettre de vivre une telle expérience, on peut réellement se rendre compte de ce sentiment de culpabilité d’être un voyageur qui profite d’un moment de loisir et de dépaysement intense alors que pour la dame qui nous offre ce moment, ce n’est qu’un moment de plus à passer avec des touristes. On atteint là à un regard autre sur la vie des locaux et ce que le tourisme peut apporter. Quand je vais à Trang An, je garde toujours en tête que ce voyage impressionnant n’est possible que grâce à ces femmes et j’ai un profond respect pour ce qu’elles nous offrent.
Mais je garde à l’esprit que cela n’est pas une raison pour toujours en demander plus, même si je sais que ce qu’elles gagnent ne représentent presque rien avec ce qu’elles peuvent nous apporter. Il est évident qu’elles méritent un pourboire mais sans pour autant abuser sur ce principe… C’est une question de principe et de respect, un respect à double sens bien entendu.
Pour ce qui est de la baie d’Halong maritime, je n’oublie pas la première fois que j’y suis allé, ce spectacle auquel j’ai pu assister avec un quai archi-bondé de voyageurs et de jonques soi-disant traditionnelles, cet afflux de touristes et de locaux qui viennent pour profiter de cette manne providentielle. Un port de plaisance avec une allure de port industriel, un sentiment de tourisme de masse amplifié qui nous agresse (pour tous ceux qui en ont conscience, bien entendu) et qui laisse une première impression de tristesse face à l’ampleur de ce gâchis. On sent le travail à la chaîne, on se sent l’individu lambda qui ne sert à rien… Après cette première étape difficile, on embarque (en fonction du tarif que l’on est prêt à mettre, la jonque peut réellement être magnifique… ou horrible!) : si l’on a opté pour une croisière privée, ce passage reste agréable ; mais si l’on a opté pour une croisière groupée, on prend la mesure réellement de ce tourisme de masse basé sur l’argent et non la merveille que représente ce patrimoine international.
Puis la croisière commence, on est en admiration devant le spectacle qui prend aux tripes, personnellement m’intéressant de près à l’évolution géologique de la baie, à l’histoire de sa formation, j’y ai pris un réel plaisir. Certaines de mes connaissances m’ont indiqué que des voyageurs avaient des propos mitigés, les termes « Les gros rochers hors de l’eau, mouais pas mal, mais quand on en voit dix, après c’est la même chose… », alors que d’autres étaient au bord des larmes… Le paysage est tout de même splendide, les pitons calcaires racontent une histoire, font partager leur vie au fil du temps. On se prend
à rêver sur ce que pouvait être la baie il y a des milliers d’années.
La visite des (faux) villages de pêcheurs ne représente aucun intérêt, si ce n’est voir des variétés de poissons que l’on ne connaissait point. Les vrais pêcheurs, on ne va pas à leur rencontre, on ne visite que les fermes d’élevages qui nous vendent les poissons une fortune alors qu’ils viennent de les acheter une misère auprès des vrais pêcheurs. Tout comme les grottes emplies de touristes avec un parcours balisé qui vous rend complètement dingue, suivre la file comme un mouton de Panurge. La particularité de cette croisière reste la nuit dans la baie avec le soleil couchant, pour moi c’est vraiment magique la première fois…
On reste quand même sur sa faim car une croisière 2 jours 1 nuit ne représente pas grand chose. Pourquoi ? Première journée: 3h30 de route aller, on embarque à 12h environ. Croisière avec repas banal (et non le repas de rêve auquel on s’attend). On visite une grotte puis le bateau va dans une zone avec 15 autres jonques, on s’ancre et on se repose. Deuxième journée : on finit la croisière, on débarque à 12h et hop ! c’est fini. Petite devinette : sur 2 jours et 1 nuit, on reste combien de temps dans la baie ?
Cependant, on peut aussi choisir une autre façon de voyager : par exemple, prendre un hydroglisseur (très bruyant) en direction de Cat Ba avec une croisière associée à la visite du parc naturel de Cat Ba et une croisière dans la baie de Bai Tu Long, une partie moins peuplé de la baie d’Halong, alors on peut réellement apprécier en profondeur cette aventure épique. Bref, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses dans la baie d’Halong, alors on ne peut prédire à l’avance si on sera satisfait ou non. Tout ce que je peux dire c’est qu’en tant que voyageur responsable on ne peut faire ce voyage sans réfléchir réellement… »
« Ludovietnam », voyageur solidaire et responsable, acteur du tourisme solidaire. Lire le blog de Ludovietnam.
Ludovietnam
Crédits photo : Ludovietnam pour les photos du carrousel (diapo défilante) ; les blogueuses de UndertheRainbow (blog désactivé).