L'initiative « Barclays Code Playground » surfe sur la vague actuelle de popularité de cette discipline, introduite depuis la rentrée 2014 dans les curriculums scolaires britanniques. Quoi qu'on puisse penser de cette réforme (j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer mon scepticisme), une assistance en la matière sera bienvenue chez de nombreux parents, désemparés de ne pouvoir aider leurs enfants sur cette matière alors qu'ils en considèrent l'apprentissage important et qu'elle devient la favorite d'un quart des écoliers.
Le dispositif mis en place par Barclays comprend d'abord un espace en ligne, s'adressant directement aux enfants, de préférence sous la supervision d'un adulte, qui pourra d'ailleurs profiter de ces séances pour se familiariser avec les concepts abordés. Dans un univers entièrement graphique, ludique et interactif, le jeune visiteur va découvrir, petit à petit, les principes élémentaires de la programmation de logiciels, grâce à une approche pédagogique simple, parfaitement adaptée à la cible visée.
Une fois cette première étape franchie, il sera temps d'approfondir les compétences acquises. Dans ce but, la banque invite les enfants et les adolescents, de 7 à 17 ans, ainsi que leurs aînés, à poursuivre leur initiation dans une de ses agences participantes. Là, au cours de sessions de 2 heures, un « digital eagle » – c'est-à-dire un des 12 000 employés formés initialement en vue d'aider les clients à appréhender l'univers numérique, dont, notamment, les services bancaires – les accompagnera dans l'enrichissement de leurs talents de développeurs.
La démarche de Barclays ne constitue (évidemment) toujours pas une solution miracle pour la survie à long terme des réseaux d'agences. Cependant, dans une logique de transition vers une infrastructure plus légère, elle possède une certain nombre de vertus remarquables. Elle permet, en particulier, de maintenir une activité pour les « digital eagles » – dont le rôle ne peut être que transitoire – et de continuer à assurer une fréquentation de ses points de vente (aussi par des non clients, le programme étant ouvert à tous), tout en faisant montre de son engagement vis-à-vis de la communauté.
Inversement, peut-être est-ce là une tendance de fond en devenir : l'agence bancaire devenant – totalement ou partiellement, en permanence ou temporairement – un espace de rencontre spécialisé, ouvert aux commerçants et artisans de quartier, aux entrepreneurs, aux enfants… Dans cette hypothèse, il restera tout de même à trouver un modèle économique viable et pérenne…